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Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa]

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Shanoa Wingheart
Citoyen de l'Ombre
Shanoa Wingheart
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Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Empty
MessageSujet: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeMar 3 Mai - 23:09

[HRP] En provenance de Au nom du père [/HRP]

Deux jours s'étaient passés depuis l'agression à la cathédrale et Shanoa faisait toujours le même cauchemar. A travers celui-ci elle pouvait ressentir la douleur que lui infligeait son ennemi sans pouvoir l'éviter. Elle se tordait de douleur dans son lit. De plus, les blessures et  les ecchymoses étaient encore assez vives malgré les prescriptions du médecin. La jeune aristocrate se réveillait en sueur, en hurlant et ses yeux remplis d'effroi et de terreur. Jamais elle n'avait éprouvé pareille sensation, mais le regard que lui avait lancé le fils était clair. Un jour ou l'autre il la retrouverait, seule et s'ensuivra un duel où l'un des deux mourra. Elle avait déjà envisagée à la situation où elle perdrait.Elle n'avait trouvé qu'une solution pour éviter que son cauchemar devienne réalité : La mort. Elle avait entrevu la possibilité de se donner la mort si elle se savait perdue et sans aucune autre ressource. Mais elle avait encore les idées pas très claires et la brume entourait son jugement.
Elle avait été obligée par sa gouvernante, Margareth à rester au lit et lui avait formellement interdit les armes. La jeune femme avait du se résigner à obéir. Malgré que ce soit elle qui dirige le manoir, elle faisait confiance à ses conseils et elle se confiait souvent. Elle lui avait tout raconté : son écart, le fils qui voulait venger son père. Elle avait éclaté en sanglots dans les bras de Margareth. Telle une petite fille dans les bras de sa grand-mère. Elle la vouvoyait lorsqu'il ne s'agissait pas de chagrin où il fallait une présence familière, en dehors de cela, lorsqu'elle avait besoin d'une épaule sur laquelle se poser ou lorsqu'elle n'allait pas psychologiquement, elle autorisait sa gouvernante à la tutoyer, elle qui avait été si longtemps son amie, malgré son âge avancé.


-Pourquoi moi Margareth, pourquoi faut-il que la vie m'entrave dans les liens de la douleur et de la vengeance ? N'ai-je pas assez souffert encore ?

-Ma Shanoa, il est vrai que la vie ne t'as pas épargné, tes parents, ton fiancé, et maintenant les fantômes du passé qui reviennent, mais dis-toi qu'un jour, tout cet enfer se terminera.

-Mais de quelle manière tout ceci finira ? Est-ce Dieu qui me punit de ne pas croire en lui ?

- Cela ne tiens qu'à toi de tracer ta destinée, si tu ne veux pas que cela se termine dans le sang, tu dois faire en sorte d'être prudente. Pense à mon pauvre vieux cœur, chaque fois que tu pars à la recherche de ces ignobles créatures, je suis plus qu'inquiète à ton sujet. Tu es une belle femme, mais tu prend trop de risques. Si tu le désire, tu peux aller prier à l'Abbaye de Westminster, si Dieu existe, peut-être exaucera-il ta prière ?

- Je veux  seulement purifier ce monde des créatures indésirables qui peuplent cette ville. Je ne veux plus que quelqu'un se fasse attaquer et vive le même scénario que moi.


- Je le sais, ce que tu fais est honorable, mais tu n'as pas besoin d'en faire trop, il y a d'autres hunter dans cette ville.

- Tu as raison, je veux tellement aider, pouvoir faire un acte héroïque, au moins une fois dans ma vie.


-  Je suis sûre que tes parents seraient fiers de toi, Allez sèche tes larmes. Tu es belle, intelligente et forte, tu es un rayon de soleil dans l'obscurité.

- Merci, tes mots me font oublier parfois mon chagrin.

Tandis qu'elle essuyait les larmes encore présentes sur ses joues rosées par le chagrin, elle se leva et contempla de sa fenêtre le paysage qui s'offrait à elle. Le soleil peu présent ces derniers temps illuminait de ses rayons incandescents le quartier où vivait la jeune aristocrate. Après avoir revêtu une robe bleu saphir, Margareth lui tendit sa rapière. C'était tout à fait étonnant de sa part, puisqu'elle n'aimait pas qu'elle porte une arme sur elle.

- Portez-là tant que ce malfrat cours dans la nature, je veux que puissiez vous defendre.

- Ne vous inquiétez pas ma chère, je ferais attention c'est promis.

Les autres domestiques vinrent pour la maquiller, une fois fini, elle ressemblait à une de ses poupées en porcelaine qu'on peut apercevoir dans les vitrine des boutiques : le teint parfait, les yeux d'un bleu océan, les joues roses et un maquillage si discret qu'il se voyait à peine. Une voiture l'attendait sur la petite cour du manoir. Elle y monta et se dirigea vers l'Abbaye.

Sur le chemin, elle se demanda si toutes les épreuves qu'elle passait avait un but bien précis. A travers la fenêtre du fiacre, elle regardait les gens dehors. Un couple se tenait par le bras, la tête de la jeune femme posée sur l'épaule de son homme,une petite fille rit, une autre tire le bras de sa mère devant une vitrine de poupées. Tout ceci rappelait à la jeune femme que le monde n'était pas aussi noir qu'il y paraissait. Ces gens-là n'avait pas l'impression d'avoir vécu de perte considérable, des aventures. Elle s'efforçait d'en faire de même, de ne rien laisser paraître, ni chagrin, ni tristesse, mais il y en avait qui pouvait la lire à travers ses yeux derrière son sourire. C'était ses personnes là qui la mettait mal à l'aise.

Arrivée devant l'Abbaye, elle contempla le bâtiment. Il était magnifique, de là où elle était, elle ne pouvait pas apercevoir le haut du bâtiment tellement celui-ci était gigantesque. De plus, le soleil se mourrait et ses rayons prenaient une teinte orangée et incendiaient de ses couleurs chaudes l'abbaye. Après s'être arrêtée pour admirer l'architecture, elle se décida d'entrer.

Heureusement pour elle, il y avait très peu de personnes car la nuit tombait. Elle retira le gant de sa main droite la plongea délicatement dans l'eau bénite et se signa. L'ambiance était à l'image du bâtiment religieux : calme et silencieux. Elle s'avança vers l'avant de l'Abbaye, regardant à droite et à gauche les superbes statues des saints. Elle leva la tête pour observer les clés de voûte qui supportaient l'architecture. Les vitraux laissaient passer les derniers rayons de soleil et illuminaient de mille couleurs l'intérieur, mystifiant encore plus le lieu.

Shanoa s'assit au premier rang, joignit ses mains au niveau de sa poitrine, baissa la tête et commença à prier devant la magnifique statue du Christ.


-Je ne sais par où commencer. Je ne sais même pas comment on fait pour prier. Je voudrais juste savoir pourquoi le destin qui m'est destiné est si sombre, si noir et si douloureux... 

Elle continua à prier jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne dans l'Abbaye. Les bougies avaient été allumées et les chuchotements s'étaient tus.
Même dans l'obscurité où seules les bougies était sources de lumière, elle était à son aise. Elle avait l'impression d'être invisible, seule dans sa bulle, dans ses pensées, là où personne ne pouvait l'atteindre ni la blesser. Ces derniers jours avait été très éprouvants pour elle, elle avait eu donc besoin de se recueillir, d'extérioriser tous les maux qui pesaient lourds sur son âme sans jugement. Elle parlait toute seule, peut-être à un être supérieur, mais c'était sa façon à elle de se rassurer et de demander des souhaits qui ne réaliseront peut-être jamais, mais elle y mettait de toute son âme pour qu'un jour, le destin tourne en sa faveur, de rencontrer un homme qui l'aimera, de fonder une famille, une vie où elle n'aurait plus à chasser les ennemis, de laisser tomber sa rapière pour s'occuper de son enfant.
Elle avait envie de pleurer, de relâcher toutes les émotions qui étaient restées, enfermées à l'intérieur de son corps, de crier, de hurler pour que le Dieu qui gouvernait sa vie, sache qu'il était temps d'arrêter la torture, d'abréger les douleurs qui compressaient son cœur.

Dans la maison de Dieu, pas un bruit, si ce n'est que les chaussures du père, qui nettoyait son église.
Elle releva la tête et demanda au prêtre :


- Mon père, cela vous dérange-t-il si je reste encore un moment ?


- Non, ma fille, tu peux rester ici autant de temps que tu voudras, la maison de Dieu est ouverte à tous.

Alors qu'elle allait se replonger dans ses souhaits, une question lui vint et lui demanda :

-Mon père, pensez-vous que les choses arrivent par hasard ?

- Je pense que notre destinée est déjà écrite d'avance et que les événements ne sont que la réalisation de ce que Dieu veut pour nous. Il punit les pêcheurs et récompense les bonnes âmes.

- Que penseriez-vous si il devait punir une personne innocente et pure qui n'a rien fait d'autre que d'aimer la vie et de chérir les êtres qui lui sont chers.

- Dieu ne punit pas les gens par hasard ma fille, et si cela se produisait, c'est qu'il veut que cette personne devienne plus forte afin d'accomplir son devoir.

- Merci mon père d'avoir éclairci par votre savoir cette question.

- Je peux sentir une profonde tristesse et un cœur très pure derrière l'être que vous êtes.

A ces mots, elle sourit au prêtre et lorsqu'il s'en alla, elle éclata en petits sanglots, devant le visage attristé du Christ sur sa croix. Elle prit sa tête entre ses mains et resta comme ça, à pleurer silencieusement.


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Dernière édition par Shanoa Wingheart le Dim 22 Mai - 14:01, édité 2 fois
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MessageSujet: A Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeSam 14 Mai - 16:49

[HRP/ Après ( à compléter)/HRP]

La douleur était plus intense chaque jour. La douleur de la crainte, de l'ignorance. Et si… Et si… Oh tant de possibilité dans son esprits. Asher sombrait. Sombrait dans la folie. Il ne comptait plus les jours ni les heures. Les instants passés devant sa cheminée s'écoulait comme des siècles. Asher souffrait. Oh oui il avait mal. Mal. Si mal qu'il en avait du mal à respirer. Si souffrant qu'il voudrait qu'on lui enlève toute conscience de sa propre existence. Pourquoi ? Pourquoi pas de nouvelle ? Pourquoi l'ignorait-elle ? Et lui, pourquoi n'allait-il pas la voir ? Ne lui avait-il pas dit la vérité ? Oh qu'il se mourrait. Son cœur pourrissait librement dans sa poitrine. Elle ne l'aimait plus, pire que ça, le haïssait-elle ? Elle n'avait plus qu'indifférence pour lui. Lui qui découvrait un peu plus chaque jour les crimes de son tueur en série personnel. Étonnement Asher ne découvrait plus des corps. Seulement des indices. Un jeu de piste dont il ne connaissait ni le début ni la fin. Une histoire sans fin. Puis il a fallu qu'il se rappelle à nouveau qu'elle ne l'aimait plus, qu'elle était partie comme ça avec pour seule volonté de ne plus jamais le revoir. Et les petits morceaux éparpillés de son espoir finirent poussière. Il avait tout perdu. Famille, amis, femmes. Oh les femmes. Ses plus grandes tortionnaires. Il les aimait à en mourir. Et il les voyait périr. Ah quel jeu cruel ! Mais où es-tu ? Pourquoi lui fais-tu tant de mal ?

La réponse était simple et pourtant si compliquée à la fois.


* C'est toi que je veux. Te faire souffrir, t'entendre crier, te voir pleurer, te contempler t'écrouler pitoyablement et te transformer en la loque misérable que tu es depuis toujours. Que c'est divertissant de te voir crever. Je voudrais encore plus t'entendre hurler, que tu te frappes la tête contre le mur. Oh mon frère, tu verras, quand tu deviendras encore plus fou que moi tout se calmera, tu mèneras une existence paisible. Oh oui je prendrai la relève. Tu n'as plus besoin d'être ici, qui tient encore à toi ? Moi mon cher frère. Juste moi. Je t'aime tellement que je veux te voir t'enfoncer. Je prendrai ta place n'aie crainte. Nous sommes un même corps, un tout, tu vivras mieux en devenant moi. Je serai mieux en étant toi. Nous nous relèverons, oh pardon, je te relèverai, tu verras. Nous pourrons enfin nous montrer tels que nous sommes, J'ai de grands projets pour nous. Oh non ne me remercie pas maintenant, tu auras tout ton temps plus tard. Ferme les yeux mon ami, je suis là, que tu le veuilles ou non, je prendrai ta place.*

Les jours s'écoulaient, la crainte le dévorait. Ses yeux non plus vifs et brillants s'étaient teintés de douleur et de fatigue. Le sommeil ne le prenait plus dans le creux de ses songes. Il l'abandonnait peu à peu. La seule pensée de la présence du criminel chez lui le faisait frémir. Eléanore, Sandrine… D'autres domestiques féminines offertes à ce boucher. Les protéger était devenu pour lui son but ultime. Il y songeait souvent. Oh oui il y passait des nuits. Peut-être devrait-il les chasser. Les faire partir afin de mieux les protéger. Mais égoïstement il n'arrivait à se décider. Ces personnes-là étaient les dernières choses qui lui restaient dans ce monde. Elles ne l'avaient pas fui jusqu'à aujourd'hui, non elles l'avaient toujours épaulé. Il n'aurait jamais le courage de les laisser partir. C'était pitoyable. Il se sentait pitoyable, vulnérable, si faible. Son teint était devenu cireux, les sourires fleurissaient peu. La vie ne l'égayait plus. Pire encore, elle l'effrayait, le dégoûtait. Pourquoi moi se disait-il ? Pourquoi fallait-il toujours que je souffre ? Oh cela remontait loin dans son passé, du moins… Quand il pouvait encore vivre sans craindre les hommes. Asher avait défié la nature, le temps, les actes passés. La magie noire ne l'avait pas épargné et son entendement l'empêchait de penser à la possibilité qu'il puisse être deux. Qu'il puisse être double. Lui Asher Rosebury, riche bourgeois de Londres. Lui Asher Rosebury, homme perverti par le pouvoir et la luxure, les mains tâchées de sang et le sourire empli de vices.

Doucement il changeait. Doucement il sombrait.

Puis vint à nouveau une nuit où les mal de tête recommencèrent. Où ses mains agrippèrent violemment ses cheveux puis son crâne pour s'écraser finalement contre un mur, une douleur lancinante le rendant fou. Ce qui le rendait ainsi ? Il ne le savait pas. Il savait simplement qu'Il approchait. A genoux par terre dans son bureau il avait essayer de fermer la porte à clé. Peut-être était-il avec lui ! Mais rien. Non. Ses doigts avaient frôlé le fer de la poignée, sa vision s'était obscurcie et comme s'il ne s'était jamais réveillée, il s'endormit. Son état comateux pouvait effrayer. Le jeune homme avait sur le visage une expression de terreur. Qu'allait-il se passer ? Ce qui devait arriver. Voilà tout.

Ses yeux s'ouvrirent et ses prunelles grises avaient scruté la pièce avant de se redresser. Une expression de pur dégoût sur le visage, son double constatait à quel point cet homme se laissait aller. C'en était devenu affreusement pitoyable. Vivement qu'il puisse le posséder plus souvent ! Ahah ! Se tournant vers le miroir, le bourgeois se contempla. Ses longs doigts effilés caressèrent la surface lisse y laissant quelques traces disgracieuses. Ses longs cheveux bruns retombaient sur ses épaules, emmêlés, son double ridicule ne prenait même plus soin de lui. C'était désolant.


- Eléanore !

La jeune femme nettoyant au bout du couloir sursauta. Courrant vers la porte du bureau de son maître elle finit par l'ouvrir et se présenta à lui le chignon légèrement défait et les jours rougies par l'effort. Observant son attitude elle se mit à blémir. Ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait ainsi et à chaque fois elle se mettait à le craindre, lui d'ordinaire si doux et prévenant avec elle.

- Qu'on me prépare un cheval.

S'inclinant bien bas, elle n'osa croiser son regard et serra son torchon humide entre ces doigts.

- Bien Monsieur…

Asher se rapprocha dangereuse d'elle et passa délicatement sa main sur sa joue. Profitant de chaque grain de sa peau il embrassa le creux de son cou la laissant respirer son parfum fleuri. Finalement il se redressa et grogna :

- Tu me referas ce chignon souillon. Ah et j'allais oublier. Une fois que tu auras fini tu t'occuperas de mon bureau et changeras mes draps.

La brunette déglutit et hocha vivement la tête avant de s'incliner une nouvelle fois et de partir en courant prévenir l'écuyer. Pendant ce temps Asher démêla ses longs cheveux sombres avant de descendre au salon afin d'y retrouver Eléanore qui lui tenait sa veste sombre et son chapeau haut de forme noir élégant. Il ne lui fallut pas longtemps pour la repousser violemment et passer le pas de la porte. Grimpant sur la selle, il talonna sa jument jusqu'au centre ville. La poésie reprit. C'était vers là qu'il l'avait croisé son sauvageon. Qu'il avait pu le mettre à son service pendant quelques minutes, peut-être même plus que deux heures. Qu'il avait pu jouer avec, lui le berger, le souverain de ce moucheron. Ce soir-là il avait pu apprécier la fille qui lui avait été sacrifiée.

La tête emplie de souvenir Asher s'arrêta à Westminster. L'abbaye. Le soir était toujours très calme et le jeune homme n'avait aucun doute sur le fait que les femmes adultères et croyantes s'y rendaient souvent pour tenter d'expier leurs pêchers. Il était en quête de femme en perdition. Observant l'imposant monument, le bourgeois eut un sourire et pénétra dans le lieu saint. Il se moquait de tout cela. Dieu n'avait absolument aucune place dans sa vie, il n'avait rien à y faire. Tous les discours religieux étaient à son goût d'une bêtise monstrueuse. Si leur Seigneur avait existé, au nom de quoi aurait-il laisser un démon comme lui s'emparer d'un corps pour aller tourmenter ce dernier et d'innocentes personnes ? C'était risible, la race humaine était bien trop naïve. Le seul dieu ici c'était lui. Ces humains misérables s'en rendront compte le jour où il prendra le pouvoir.

Nourrissant ses idées de grandeur despotique, Asher marchait silencieusement. Comme attendu, il y avait peu de monde dans l'édifice mais il pouvait discerner des hommes et des femmes venus chercher la paix ou bien prier pour le repos de leurs âmes. A quelques pas de lui se trouvaient une demoiselle apparemment seule, priant, implorer Dieu de l'écouter. Retenant un rictus il leva les yeux au ciel et continua son pèlerinage hérétique.
Finissant par s'asseoir dans les derniers rangs Asher attendit, son chapeau de forme posé à côté de lui, les jambes croisées dans une allure blasée. Décidément aucune femme ne semblait s'aventurer seule et plus il les voyait partir en compagnie de leur mari ou bien d'une amie ou bien encore en suivant deux ou trois personnes qui s'en allaient ensemble, plus il perdait espoir. N'aurait-il donc pas de jouet ce soir-là ? Une idée lui caressa soudainement l'esprit et c'est avec un regard mauvais qu'il posa ses yeux sur le prête présent dans la salle affairée à balayer le sol. Pourquoi ne créerait-il pas un scandale ? Il viendra bien un moment où tous partiront pour le laisser seul ! Il imaginait déjà ses membres brisés comme le christ, attaché à sa croix dans une expression de souffrance ! Ahah ! Il en ferait un martyre ! Oh oui il fallait leur dire que leur Dieu n'existait pas, qu'il y avait plus puissant que lui. Et une fois enterré, Asher pourrait relever ce mort. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas usé de son talent de nécromancien…

Ses réflexions furent interrompues par la voix douce de la demoiselle, seule avec lui et le père dans l'immense salle. Un sourire naquit sur ses lèvres. Le prêtre avait peut-être quelques jours de plus à vivre. Qu'il en profite, les portes du paradis s'ouvriront bientôt pour lui.
La jeune femme semblait perturbée. Elle n'avait non pas péché mais elle avait subi des pertes, certainement assez importantes pour qu'elle remette en question la bonté de Dieu. En voilà une qui l'intéressait ! Il s'agissait là d'une âme en peine dont il aurait très certainement peu de difficultés à éconduire. Observant l'homme de l'église s'éloigner Asher se mit à parler assez fort derrière sa colonne pour qu'elle puisse l'entendre :


- Et toi ma fille, que penserais-tu si notre Seigneur se servait d'enfants innocents pour rendre une personne plus forte ?


Se déplaçant derrière une autre colonne le jeune homme poursuivit de sa voix douce et pourtant venimeuse :

- Le verrais-tu toujours aussi bon ? Et toutes ces maladies qui déciment des populations entières qui seraient le fruit de la volonté de Dieu, seraient-elles la preuve de sa générosité pour permettre à l'humanité de se montrer plus forte ? Plus courageuse ?

S'avançant finalement dans la rangée de bancs située juste derrière elle, il posa sa main gantée de blanc sur la sienne avant de caresser sa joue et de glisser ses lèvres près de son oreille. Son parfum l'enivrait déjà. Il l'entendrait bien hurler de douleur dans ses bras et le supplier de la laisser partir, d'être clément. Son corps fin et sa peau délicate refaisaient surgir ses pulsions violentes, il voulait sentir ses os craquer, sa peau se déchirer, voir des larmes couler puis un fluide plus visqueux et teinté de bordeaux. Une sorte de vin rare et délicat qu'il aurait plaisir à voir dégouliner le long de sa poitrine et de son ventre. Un murmure s'échappa de sa gorge :

- Je vais vous poser une question ma belle amie. Si Dieu est bon, pourquoi tant de malheurs ? Si Dieu aimait ses créations, pourquoi vouloir leur infliger tant de douleurs ? Si Dieu vous avez aimé, vous une jeune femme au coeur pur comme disait notre Père, pensez-vous réellement qu'il vous aurait ôté des êtres chers ? Voici donc ma question, si Dieu est incapable de rendre l'homme heureux, si Dieu tue des enfants innocents, si Dieu fait souffrir, pensez-vous réellement qu'il existe ?

Qu'elle était belle les joues creusées ainsi par les larmes ! Les essuyant doucement il plongea son regard métallique et glacial dans le bleu délicat pourtant sombre de ses yeux :

- Je pense que tout est hasard. Que nul n'a pu écrire notre destiné à notre place. Je suis seul maître de mon corps, libre de toute croyance futile. J'ai vu la guerre, je l'ai vécu, je me suis battu et je peux vous assurer que nul Dieu a pitié des mourants, des blessés, des condamnés.

Après quelques instants de silence et d'intense proximité Asher se redressa et observa le Christ.

- Comme il a aidé ses sujets, je pourrais vous aider My Lady.


Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Signat11
La plupart des hommes flottent, misérables, entre la peur de la
mort et les tourments de la vie et ne veulent pas vivre et ne savent pas mourir.
Sénèque.
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeSam 14 Mai - 20:34

Shanoa été complètement perdue. Elle qui ne croyait pas en Dieu était en train de prier pour qu'il l'écoute. Quelle triste ironie. Mais si pour que les douleurs s'éteignent à jamais, il lui fallait prier, la jeune femme était prête à tout. En fermant les yeux, elle voyait en accéléré ses ennemis et les sourires sadiques sur leur visages animé d'une animosité violente. Elle qui semblait n'avoir rien fait pour que le sort s'acharne sur elle se remettait à pleurer, essayant en vain de faire disparaître ses hommes pleins de vices et de futurs malsains pour elle. Quelque fois, elle regrettait de ne pas être morte ce soir-là. Et si elle avait accepté la proposition du vampire, aurait -elle était si malheureuse ? Elle n'était plus sûre de ces choix, ni d'elle même d'ailleurs. Il lui semblait que tout ce qu'elle entreprenait finissait toujours en un bain de sang.  Elle releva un moment ses yeux océan sur la statue du Christ sur sa croix. Ses iris ressemblaient à sa conscience : à une abysse. Tout n'était que tristesse, désolation et mort. Elle semblait être un corps flottant inerte au fond de l'océan.

Au fond d'elle-même elle pensait que Dieu n'existait pas, que cela n'était qu'une création des hommes qui avaient besoin de se dire qu'une force divine les guidait dans leurs choix les plus difficiles. Ses parents n'étaient pas croyants mais allaient quand même à l'église et avait baptisé leur enfant. Au manoir, il n'y avait pas de prière avant manger, ils allaient une fois de temps en temps à la messe le dimanche mais ça s'arrêtait là. Elle se rappelle avoir posé la question à sa mère :


- Mère, est-il vrai que Dieu existe ?

- Il existe pour ceux qui veulent croire qu'il existe. Si tu ne crois pas en lui, c'est ton choix et personne ne t'obligera à croire.

- Et toi tu crois?

- Pas vraiment, je pense que chacun est libre de sa vie, que ce sont nos choix qui définissent notre chemin, pas Dieu

- Alors pourquoi va-t-on à la messe et prier s'il n'existe pas?

- Parce qu'il faut briller en aristocratie, et que pour être bien vu, il faut qu'on puisse te voir à la messe ou aux heures de prière, dans notre famille, ce n'est ni plus, ni moins que pour être vu.

C'est pour cela que Shanoa fréquentait les églises : pour rester bien vue dans la société chrétienne et aristocratique. Elle ne voulait pas qu'on dise d'elle d'être une hérétique, même si elle l'était avec l'utilisation de la magie qu'elle gardait secrète. Tandis que les derniers rayons faisaient briller les vitraux de la superbe Abbaye, elle entendait aussi tout le monde sortir. Pensant qu'elle était seule, elle s'était confiée au prêtre pour avoir peut-être une réponse à ses questions. Mais la jeune femme n'était pas tout à fait satisfaites des réponse du Père mais cela eut pour effet d'éclaircir une partie. Il avait aussi senti la tristesse qui pesait lourd dans son cœur ou peut-être est-ce les larmes encore restées sur sa joue rosie qui l'avait mit sur la piste. Il étaient tous les même. Si Dieu punit, c'est qu'il a ses raisons. Il y avait toujours  une référence biblique dans leur paroles. Ceci avait le don d'agacer la jeune aristocrate et s'était pour ceci qu'elle n'allait pas se confesser en privé avec un homme d'église.

Lorsque celui-ci fut parti, elle resta immobile. Soudain une voix la fit sursauter. Elle venait du fond de la salle et était masculine. Shanoa pensait qu'elle était toute seule au vu du silence qui régnait en ses lieux.  L'homme se rapprocha d'elle, car elle percevait sa voix de plus ne plus forte.  Celle-ci était mélodieuse et pourtant, elle recelait une pointe de noirceur. Sa voix semblait envoûtante, ensorcelante Il  lui posa des questions rhétoriques sur Dieu. Elle était parfaitement d'accord avec ce qu'il lui disait. Cela s'entendait à sa voix, il haïssait Dieu et en donnait là un portrait bien terne du divin que la majorité de la population idolâtraient . Elle se retourna et ne put distinguer son interlocuteur. L'écho de sa voix se perdait dans tout le bâtiment. Soudain, elle vit une ombre se déplacer de colonnes en colonnes et continuant à parler. Shanoa le laissa continuer et il arriva juste derrière sa rangée. Elle le suivit des yeux. Il s'agissait d'un bel homme à la chevelure brune claire qui lui tombait aux épaules et des yeux gris comme la jeune femme n'en n'avait jamais vu. Elle était captivée par ses yeux d'argent. Il posa une main délicate sur la sienne et de son autre main lui caressa la joue avant de se pencher vers son oreille. Il effleurait sa joue avec une telle délicatesse qu'elle ne réagit pas. En temps normal elle aurait demandait à ce que soit plus conventionnel, elle se serait reculée mais elle était bouleversée. Shanoa avait le souffle court, elle était troublée par la proximité avec cet homme qu'elle ne connaissait pas. Le parfum qu'il dégageait était d'une senteur exquise. Elle ferma les yeux pour en sentir toutes les subtilités. Amatrice de parfum, elle aimait beaucoup se promener dans la rue pour sentir les différents parfums qui se baladaient. Certains donnaient des haut-le-cœur à la jeune femme, d'autres, la plongeait dans ses souvenirs si elle reconnaissait une senteur et enfin,rares étaient ceux qui lui chatouillaient les narines tant  le mélange était somptueux, tel un musicien exécutant une mélodie sans fausse note. Un frisson parcourue le corps de Shanoa lorsqu'elle senti le chuchotement de cet homme contre son oreille. Sa respiration s'intensifia.  
Pour toute réponse elle lui répondit, en chuchotant elle aussi :

- Dieu existe pour ceux qui veulent bien y croire à son histoire.

Il se releva pour être à la hauteur des yeux de la jeune femme. La couleur grise de ses iris troublait beaucoup la huntress. De plus il y avait quelque chose dans sa manière d'être, si mystérieuse qui perturba la jeune aristocrate. C'était vraiment déplacé de sa part que de dénigrer Dieu dans un bâtiment religieux.
Il avança sa main pour recueillir une larme sur sa joue. A ce contact, Shanoa ferma les yeux un instant. A travers le gant, elle pouvait senti la chaleur de ses mains, ceci la réconfortait  . Lorsqu'elle les rouvrit,les yeux de cet être mystérieux pénétraient ceux de la jeune femme. Elle se senti mal à l'aise, elle avait l'impression qu'il pouvait lire dans son esprit, qu'il pouvait naviguer librement dans sa conscience et qu'il pouvait lire les pensées les plus intimes de la huntress.
La réponse de son interlocuteur surpris la belle. Ainsi ils avaient le même avis sur la personne qui trace notre destin, c'est-à-dire nous-même.
Il se releva et regarda le Christ. Elle en fit de même avant de se revenir à lui lorsqu'il lui proposa son aide. Elle dirigea encore son regard vers la statue et lui répondit :


- N'est-ce pas là de la prétention que de se prendre pour le Christ ?  De plus, je ne connais le nom de mon prétendu sauveur à supposer que j'ai besoin d'aide.lâcha-t-elle doucement, mais avec une pointe de froideur.

Comment savait-il qu'elle avait besoin d'aide, sinon que d'avoir écouté sa discussion avec le Père. Peut -être n'est-ce qu'une coïncidence. A cause des événements récents, elle voyait le mal partout.
Mais une chose lui donnait à réfléchir; en effet, s'il n'était pas croyant , que faisait-il là à une heure pareille ?Elle se rappelait que lorsque la messe était finie, ses parents et elle partaient et ne restaient pas aussi longtemps.Il était aussi possible qu'il était là pour admirer l'architecture de nuit, à la lueur des bougies qui dansaient. Shanoa pensa qu'il ne fallait voire le diable à chaque coin de rue. De plus elle était en sécurité ici dans la maison de Dieu, on ne pourrait rien lui faire, et il y avait encore le prêtre pas loin, elle pourrait hurler si mal lui était fait. Mais une question n'arrêtait pas de revenir, elle se dit d'abord qu'il était impoli de demander cela, mais au plus profond d'elle même elle souhaitait être sûre qu'elle se faisait des illusions, que cet inconnu était seulement venu ici pour une raison banale.  
Rongée par la question qui lui brûlait les lèvres, elle la lui posa :


- Dites-moi mon cher, si vous dénigrez autant Dieu, que vous m'exposez ses défauts et la probabilité de sa non-existence que faites-vous ici, en ce lieu à une heure pareille ?

Cet homme l'intriguait. Une partie d'elle avait confiance en lui, mais une autre lui demandait de rester sur ses gardes. Elle ne laissa rien paraître de sa méfiance. Elle s'en voulu aussi  d'avoir son visage et les yeux marqués par les larmes et par conséquent d'être peu présentable devant un aussi bel homme que celui qui était derrière elle. L'aristocrate pensait seulement prier, pleurer si cela arrivait, attendre que personne ne la voie dans cet état et rentrer au manoir tandis que dans le fiacre , elle sécherait les dernières larmes restantes et se reprendre. Personne d'extérieure à elle à part lui ne l'avait vu pleurer.


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Asher Rosebury
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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeMar 24 Mai - 22:14

Flammes dansantes, chaleur enivrante. Au-dessus des cierges allumés par un acte de foi, les tableaux de peintre d'un bout à l'autre de la vaste salle communiquaient leur histoire.  Les yeux fermés de certains personnages communiquaient la sagesse tout autant que la tristesse et les gestes gracieux de ces derniers mettaient en mouvement toute l'oeuvre entière. Sur ces toiles fanées et ces sculptures religieuses, Asher posait ses yeux. Ses yeux vides d'intérêt pour tout cet art qui n'était pour lui qu'affirmation de l'existence d'une puissance transcendante. Dieu. Devant lui se tenait Jésus que l'on descendait de la croix, où le long de ses mains glissait un sublime fluide rougeâtre. La sainte Vierge était là pour accueillir son fils soumis au jugement religieux de la majorité. Ah ! Quelle ironie ! A faire le bien autour de soi l'homme se retrouva crucifié mais qu'était-ce alors ? N'était-il pas un homme comme les autres ? Combien avaient prétendu être à leur tour fils d'un Dieu ? Asher y voyait là une terrible injustice. Seul lui était représenté alors que bon nombre de ses frères et sœurs avant sa naissance avaient subi le même sort par le seul fait, le seul nom d'être chrétien. Comment leur Dieu pouvait-il montrer à travers tous ces massacres l'amour qu'il leur offrait ? Quel amour ? Le bourgeois n'en voyait aucun. Si un père n'est pas capable d'aimer son enfant c'est qu'il n'est pas un père. Il est un moins que rien. Ici l'humanité croulait sous les crimes honteux que nul n'empêchait. La loi humaine prohibait tout massacre et des écrits purement fictifs non rédigés par la main d'une puissance divine interdisait également cela. Cependant, quel dieu vint prononcer un discours ou une sentence afin de protéger ou punir l'humanité ? Nul avertissement, nulle aide. Nul Dieu. Les hommes s'inventaient des histoires, priaient pour se consoler, se protéger et finissaient par croire des illusions, le Jugement dernier, le Paradis et l'Enfer. « La plupart des hommes flotte, misérable, entre la peur de la mort et les tourments de la vie, et ne veulent pas vivre et ne savent pas mourir. » Sénèque. Voilà le fléau principal, la peur de la mort. Qu'y a t-il après cela ? Si ce n'est Dieu que penser ? Tant de questions pour regrouper les réponses sous un thème principal, la religion, invention de l'homme et de l'esprit. Telle était la pensée d'Asher, pensée fondée selon lui car si Dieu était bon et tout puissant pourquoi Dieu tuerait-il ou laisserait crever ses enfants ? Pourquoi de tels démons semblables à lui rongeaient les cœurs et abattaient les corps ?

Décrochant son regard de la valse subtile des flammes, Asher contempla l'humanité mise en nue, dans toute sa splendeur, entre égoïsme, narcissisme et hypocrisie. Entre vertu et péché. L'humanité qui se plaint, pleure et croit des stupidités. L'humanité qui pense être sauvée, lavée de tous ses crimes qui l'ont souillés, l'humanité qui rit juste après.

Les uns après les autres les pécheurs s'en allèrent, se camouflant derrière leurs accoutrements sombres. Une jeune femme avait attiré son attention. Seule, elle demandait au père l'autorisation pour pouvoir rester un petit moment encore pour prier. Ses questions intriguaient le jeune homme, comment pouvait-on prier Dieu et demander si c'était vraiment lui le maître du destin ? Était-elle vraiment croyante ? Savait-elle ce que cela impliquait de placer sa foi en une illusion aussi vénérée que celle-ci ?Aussi resta t-il spécialement pour elle, sagement derrière sa colonne à attendre que l'homme de foi s'éloigne et lui laisse le champ libre. Mystérieux, il commença alors son discours et lui posa ses multiples questions avant d'arriver jusqu'à elle lui faisant respirer son parfum fleuri et sentir son souffle chaud tout près d'elle, lui caressant la peau avec douceur ?
Toujours aussi tactile, le jeune homme n'hésitait pas à prendre sa main dans la sienne et de lui l'autre à lui caresser la joue, c'était bien naturel pour lui d'être un séducteur mielleux parti à la chasse. La réponse à sa question le fit sourire. Décidément il ne s'attendait pas à cela.

- Seule la naïveté humaine est capable d'un tel acte de répression de sa liberté. Croire à une histoire de divinité afin de placer ses actes et son destin dans les mains d'une entité supérieure. Ceux qui croient en son histoire sont les esclaves de cette grande Illusion.

Restant près d'elle mais se redressant afin d'être plus à l'aise il eut un faible sourire pour la demoiselle qui semblait le dévorer du regard. Commençait-elle donc à tomber sous le charme ? Ce serait si beau… Qu'il puisse la détruire juste après ça… L'ancien soldat avait recueilli doucement une larme sur sa joue et la voir fermer ainsi les yeux provoqua en lui une espèce de jubilation. Il se voyait déjà lui faire du mal… Une peau si douce qui se déchirerait. Oh oui… Aimait-elle la douleur ? Il le fallait sinon elle crèverait bien trop tôt dans ses bras. Répondant enfin à la question qu'elle avait posé à l'homme de foi il se releva et se plaça devant le Christ. Ah ce martyr ! Quel égoïsme d'attirer à soi toute une foule de fanatiques ! Lui aussi il voulait cette popularité. Tendre le bras pour être baisé, faire un geste de la main pour être respecté… hum… il s’élèverait au rang de Dieu, oh oui… Il prendrait sa place.

Un petit rire s'échappa des lèvres du jeune homme à la longue chevelure brune. Qu'elle était naïve ! Il n'était pas prétentieux, il serait bientôt le fils de Dieu qui détrônerait son père, ahah ! Oh quel bonheur, quelle douce consolation, sa vie ne faisait que commencer !


- Je n'ai jamais prétendu ne pas l'être ma chère cependant, pourquoi le Christ retiendrait-il plus l'attention qu'un autre homme ? Parce qu'il a été crucifié ? Mais My Lady, des milliers de chrétiens avant lui ont subi le même sort. Un sourire étira lentement ses lèvres.[color=#6699ff] Asher, votre potentiel sauveur se nomme Asher.[/color]

Sa seconde question fut bien plus pertinante. En effet, il lui fallait trouver une excuse ! Que faisait-il ici à souiller la maison de Dieu alors qu'il n'était en rien croyant ? Hum… Que pouvait-il lui raconter afin de satisfaire sa curiosité mal placée ? Allait-il de nouveau s'engouffrer dans les méandres du mensonges ? S'embourber dans des ronces hérissées d'épines mortelles ? Pourquoi ne lui dirait-il pas une partie de la vérité. Il s'en amuserait peut-être bien plus. Observant l'architecture à la fois sobre et somptueuse de la salle le jeune homme leva les yeux vers le plafond afin de replonger ses prunelles d'acier dans les siennes :

- Je profite de la beauté d'un tel endroit. Seul Dieu en possède des milliers et des aussi beaux. Mais avant tout je viens contempler la misérable condition humaine. La naïveté de nos semblables. La suprématie d'une entité spirituelle supérieure et pourtant inexistante. L'humanité pathétique qui se jette aux pieds invisibles d'un sauveur mort et d'un Dieu imaginaire.

La contemplant à son tour Asher se rapprocha de la belle et glissa à nouveau sa main le long de sa joue avant d'entortiller ses doigts dans ses beaux cheveux sombres. La fixant toujours intensément il lui murmura :

- Vous me semblez souffrante. Vos larmes le disent pour vous… N'avez-vous donc que Dieu pour vous consoler ? Allons sortons d'ici, ce lieu magnifique est triste à en mourir et n’allégera en rien votre cœur. Moi votre sauver, commence déjà par vous sauver de cet endroit ! Fit-il avec une pointe d'amusement dans la voix.

N'éprouvant aucune pudeur il n'hésita pas à glisser sa main dans la sienne et à faire un pas vers l'avant vers la sortie. Le suivra t-elle ? Malgré tout il le pensait… Son sauveur… Son futur Dieu.


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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeMer 25 Mai - 16:04

Là où résonnaient la plupart du temps chuchotements et orgue, il n'y avait que le silence qui accompagnait la jeune femme. Elle s'était mise au 1er rang pour que, lorsque les fidèles partaient, elle n'ait pas à croiser leur regard. Elle avait besoin de se recueillir, il y avait trop de maux en elle et il fallait les expier avant qu'ils ne la détruise de l'intérieur. Shanoa arrivait à supporter les coups, la douleur, l'entraînement et la formation qu'elle reçue pour devenir une huntress n'étaient pas des plus doux. Elle s'en était prit des coups de bâton dans le ventre, dans le dos. Oui elle ramenait souvent sur elle les marques de sa persévérance et de sa détermination. Elle voulait que ses parents soient fiers d'elle, qu'il la voient comme une battante, et non comme une femme pleurant jusqu'à la fin de sa vie un être qu'elle ne pourrait ramener à la vie. C'était le cas au début. En effet, elle avait quasiment exploité tous les livres de la bibliothèque à la recherche d'une quelconque légende sur la possibilité de ramener de l'au-delà l'âme d'un humain. Mais sans espoir elle avait consacré aussitôt son temps à sortir la nuit, à la recherche d'une créature prête à sauter sur la première proie.

Oui Shanoa pouvait encaisser les blessures physiques. C'était psychologiquement qu'elle était plus sensible. Elle n'aimait pas le regard malveillant des  commères la reconnaissant sous le surnom de ''Raven''. Ce que les humains aiment profiter de la faiblesse des âmes pour grimper dans la société.
La huntress avait l'impression d'être anormale a cause de son mode de pensée. Elle détestait l'orgueil, la vanité et la jalousie. Elle aurait fait une excellente croyante, seulement si Dieu existait...

Et elle était là, à implorer un être probablement inexistant de l'aider, de lui montrer sa destinée. Les bougies devant elle dansaient telles des bohémiennes  sous l'influence de l'infime brise qui les caressait, les faisant onduler à la fois violemment, à la fois doucement. C'était un spectacle magnifique pour quiconque savait admirer l'instant présent et  faisant de la moindre banalité, une œuvre d'art à part entière. Ces lueurs faisaient parties intégrante du bâtiment. Elles se joignaient aux nombreuses sculptures et aux nombreux tableaux exposés dans cette somptueuse église.

Elle fut interrompue par une voix masculine d'une extrême sensualité. Elle n'avait pas pu contenir sa surprise et s'était retournée pour découvrir le visage de son interlocuteur qui peignait un portrait peu  satisfaisant de Dieu. Lorsqu'il s'approcha d'elle elle fut étonnée d'être troublée. Comment un homme pouvait -il faire autant d'effet sur elle. Cette proximité mit comme une tension dans la salle gigantesque. C'est alors qu'il lui chuchota dans l'oreille. Elle lui avait répondu par un même chuchotement.  La réponse de l'inconnu ne se fit pas attendre et Shanoa trouva cette phrase bien vraie, elle aurait pu la prononcer elle-même.
Elle inspira profondément et lui dit à son tour :

-L'humain a peur devant l'incertitude de son futur. Il a besoin de croire qu'il y a un être supérieur qui le guide et l'écoute. L'humain à peur de la Mort, cette grande inconnue, il a donc besoin de s'assurer que les bons iront vivre en paix au Paradis et les pêcheurs en enfer où ils brûleront à jamais d'après  les écrits. Une citation que j'ai un jour entendu : '' Vivre c'est s'être déjà préparé à mourir'' malheureusement je ne puis vous donner l'auteur.

Shanoa était de plus en plus troublée par la proximité et la familiarité de l'inconnu. Plus la conversation avançait, plus son instinct lui insufflait de se méfier. Le jeune homme aimait bien prendre la main de la huntress pour garder le contact et sentir la douceur de sa peau.La chaleur qu'il dégageait cependant la réconfortait.
Le bref sourire qu'elle aperçue sur le visage de l'éphèbe fit battre le cœur de la jeune femme encore plus fort qu'il ne l'était déjà. Pourquoi cet homme qu'elle n'avait jamais croisé ou rencontré auparavant lui faisait autant d'effet ? Non, elle ne voulait pas tomber amoureuse du premier mâle qui voudrais lui adressait la parole.Elle en avait déjà payer les frais avec Ludovik sur le toit de la cathédrale St Pierre.
Mais ce regard ne cessait d'intriguer l'aristocrate, car elle avait l'impression que ses yeux cachaient un mystère et elle essayait de les sonder pour peut-être découvrir ce qui se cache derrière cet homme.
Lorsqu'il recueilli la larme qui perlait sa joue, elle avait fermé les yeux pour savourer la douceur du geste qui l'impressionna et des frissons lui parcourus le corps entier.Non pas que sa main était froide, mais parce qu'aucun homme a part Sir Benjamin ne lui avait caressé la joue. Elle senti les méandres de son passé remonter à la surface et elle les chassa d'un revers d'esprit. Non, tout ceci appartenait au passé et rien ne pourra le changer.
Il se releva pour faire face au Christ et prétendit que comme lui, il pourrait peut-être venir en aie à la belle. Un petit rire s'était échappé de sa gorge. Ainsi, il ne pouvait pas nier d'être prétentieux. En réponse à cela, elle déclara :


-Le Christ produisait des miracles, et l'homme en a besoin, il a besoin d'un peu de magie, de surnaturel pour exister, Si le Christ, à supposer qu'il existe est tel qu'on le décrit dans le livre saint, ses actes relevaient à de la magie, comme refaire marcher un homme ou bien marcher sur l'eau. Cependant s'il a été crucifié, c'est parce que  les ennemis voyaient en lui un être puissant qui leur faisait peur, ils l'ont donc crucifié, pour qu'il serve d'exemple. Pourquoi d'après-vous Faisait-on la chasse aux sorcières et qu'on la fasse toujours ? n'est-ce pas parce que l'homme a peur d'être asservi par un humain qui posséderait des pouvoirs bien trop puissant pour qu'il soit vaincu ? 

Elle avait étudié cela, elle même touchant à la magie. Elle connaissait donc les risques qu'elle encourait et la peine qui lui saura donnée si jamais elle se faisait attraper. C'était pour cela qu'elle exerçait ses entraînements au sous-sol de son manoir, pour ne pas qu'on puisse l'espionner, là où aucune fenêtre ne donnait sur l'extérieur.

Sont interlocuteur avait de toute évidence renier Dieu de son esprit il y a déjà bien longtemps. Il esquissa un sourire et eu la gentillesse et la courtoisie de se présenter. Sa présentation fit esquisser un sourire sur le visage de Shanoa. Asher, ainsi s'appelait celui qui se prenait pour son sauveur. En guise de réponse, elle se leva, fit une révérence rapide et lui répondit à son tour :


-Enchanté de faire votre connaissance, Monsieur Asher, Quant à moi, votre potentiel sujet se nomme Shanoa.
Dit-elle avant de se rasseoir.

C'est alors qu'elle,lui posa la question de sa venue ici. Car malgré le trouble que semait Asher à l'intérieur de son esprit, elle, préférait rester sur ses gardes jusqu'à ce qu'elle ait la preuve qu'il ne représente aucun danger pour elle. Les récents événements lui avait forgé une méfiance extrême et elle n'accordait plus sa confiance aussi facilement. Elle vit que sa question surprit le jeune brun. Il leva les yeux vers le plafond de l'abbaye, puis les dirigea encore une nouvelle fois vers ses yeux océan et lui répondit qu'il était venu pour admirer l'architecture. Il avait en un sens raison, car seules les maisons de Dieu arborait une architecture hors pair.
Mais il avoua aussi être venu pour contempler la misérable condition humaine et la naïveté de son espèce.

-Si vous dîtes vrai, pensez-vous donc que les croyants du monde entier sont naïf à ce point ? 

Elle fit un bref balayage du lieu avec ses yeux avant que le jeune homme ne revint s'approcher d'elle. Il glissa sa main le long de sa joue et jouait avec sa chevelure couleur corbeau.
La respiration de la jeune femme se fit encore plus intense. Elle était de nouveau mal à l'aise, cet homme n'avait aucune manière en terme de conduite conventionnelle.
Replongeant ses yeux dans ceux de l'aristocrate, il lui annonça que les larmes trahissaient sa souffrance et qu'il pouvait l'aider. Il l'incita aussi à quitter ce lieu silencieux qui d'après lui n'arrangerait rien aux maux de la belle.
Mais sa phrase «  N'avez-vous donc que Dieu pour vous consoler ? » sonnait vrai dans sa tête

-Je me suis imaginée que peut-être Dieu me punit-il de ne pas avoir foi en lui. Quand le sort s'acharne sur vous et vous enlève les être les plus chers à votre cœur, vous pouvez vous poser des questions les plus improbable. S'il n'existe pas, j'aurais quand même essayé.
dit-elle en tournant le regard vers le bas. Elle se sentie tout à coup stupide d'avoir prier Dieu. Il avait peut-être raison après tout, peut-être était-il là par le destin pour qu'il lui montre la voie ?

Prenant les devants, il lui prit sa main et fit un pas en avant.
Shanoa ne savait que faire. Etait-il digne de confiance ? Pouvait-elle le suivre sans risque ?
Avait-elle  vraiment le choix ?

Se levant elle laissa sa main dans celle d'Asher mais n'avança pas. Sans le regarder dans les yeux, elle n'était pas parfaitement rassurée  et elle lui demanda :


- Comment savoir si je peux vous faire confiance au point de venir avec vous, avec les nombreux assassins qui errent dans la nature ? On n'est jamais assez prudent, surtout la nuit à cette heure...

Elle savait que sous sa robe résidait sa rapière et sa magie entre ses mains. Elle pourrait peut-être en faire usage si les choses venaient à déraper entre eux. Elle resta là, attendant une réponse pertinente de son « sauveur » qui lui permettrait de le suivre sans crainte.

Et si elle était devenue folle au point d'accuser tout le monde de lui vouloir du mal ? Pourquoi fallait-il toujours qu'elle s'imagine les scénarios les plus horribles ? Elle était déjà rassurée que la paume du jeune homme soit chaude, cela permettait à Shanoa de savoir qu'il ne s'agissait pas d'un vampire. Elle se rappela comment la main du vampire qui l'avait agressé est  froide, ici c'était bien une chaleur humaine, elle en fut quelque peu apaisée en analysant ceci.
Cependant, Londres n'habitait pas que des créatures violentes, mais des humains ayant perdu la raison. C'était peut-être ceux-là que craignait le plus la jeune femme. Il n'y avait aucun signe distinctif pour les reconnaître.

Shanoa réfléchissait trop et elle le savait très bien. Au fond d'elle un désir ardent la brûlait, mais elle ne voulait pas croire qu'elle était tombé sous son charme aussi facilement. Faisait-il ce numéro de charme à toutes les filles qu'il aurait pu rencontrer ?


Tout ce mélangeait dans sa tête, tandis qu'elle baissait les yeux sur le sol de marbre recouvrant tout le bâtiment. Elle ne voulait pas que Asher puisse lire ne elle comme dans un livre ouvert, son regard étant si pénétrant si hypnotique. Elle était troublée par la présence de cet homme, de son souffle si proche de l'oreille, la douceur et la chaleur de sa main à travers le gant, de sa façon d'entortiller ses doigts dans la longue chevelure de la jeune femme. Pouvait -elle faire confiance à cet homme qui avait la même vision qu'elle sur Dieu ? Pouvait-elle le suivre sans risquer de mettre sa vie en péril ?

Elle resta immobile, telle une statue de la vierge, à attendre la réponse de son sauveur, sous le regard triste du Christ en Croix et sous l’œil avisé de la lune qui brillait à travers les vitraux et des bougies qui dansaient en silence.

[HRP] Tkt pas, tu as le temps de répondre, je vais me plonger dans mes cours pour réviser :p Réponds-y quand tu en aura le temps !!![/HRP]


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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeMar 26 Juil - 16:16

Humidité et silence. Douleur et réconfort. Terreur et espoir. Les opposés ne faisaient qu'un dans la maison de Dieu. Dieu était bon et mauvais. Dieu était sauveur et Diable. Asher trouvait cela parfaitement ridicule. Une armée entière, humaine, croyait en sa puissance. Mais sur quelles bases s'appuyaient leur croyance ? Sur la crainte. Dieu punissait. Dieu choisissait ceux qui allaient au Paradis et ce qui serait terrés en Enfer. Dieu pardonnait ou Dieu maudissait. Dans tous les cas Dieu faisait payer. Qu'ils étaient malins ces bonhommes d'Eglise, ils gagnaient leur butin ainsi, en profitant de la naïveté humaine. Avec leur quête ils récoltaient de l'argent, le reste, les impôts s'en chargeaient assez bien. Oui, la foi n'était qu'une pure mascarade. Mascarade où plongeaient un bon nombre d'hommes et de femmes. Comment les hommes pouvaient-ils continuer à être aussi naïfs sur ce point ? Leur religion n'a t-elle pas fait assez de morts ? Leur Dieu leur avait-il demandé de tuer ? Non. Ils auraient du ouvrir les yeux, quelle religion, quels prêcheurs iraient à l'encontre de la parole de leur Dieu ? Ceux qui n'en ont pas. Dieu était le fruit de leur imagination de la part de tous, une illusion, un mirage qui leur permettait de tout se pardonner. Quitte à avoir une fausse religion, pourquoi Londres ne se jetterait-elle pas aux pieds d'un homme qui, lui existait, et pratiquait la magie, celle de relever les morts ? Oh Asher le savait, il avait des progrès à faire, ses cadavres ambulants ne marchaient que quelques minutes et s'écroulaient par terre, leurs os se mêlant à la terre n'ayant plus la force de les soulever. Pour cela il était venu ici, dans l'abbaye, il se disait qu'il pouvait y relever des morts. Fraîchement tués bien entendu. Le prêtre pouvait lui servir de cobaye d'autant plus qu'il avait une magnifique scène en tête afin de choquer ces esprits chrétiens. Si Dieu était si bon, Dieu allait créer un ange, un ange martyre. Si c'est un martyre, si Dieu fait souffrir, alors Dieu serait-il vraiment bon ? Si Dieu n'est pas bon, pourquoi cette religion ? Il n'y a qu'une réponse. Cette religion est fausse. En revanche celui qui relève les morts existe bel et bien et il était à ce moment-là en train d'admirer d'un air complaisant la pauvreté de l'esprit humain.

Asher était resté longtemps en ces lieux dits « saints ». Il avait pu observer la foule de misérables s'y presser puis s'en aller petit à petit afin de vider l'immense sale de leur souillures. Une femme était restée. Une seule, elle priait religieusement et s'était mise à parler avec le prêtre. Asher était resté dissimulé. Cela ne faisait que trop longtemps à son goût qu'il n'avait pas joué avec une femme. Joué à lui en faire perdre la raison. Pourquoi ne détruirait-il pas ses illusions ? Dieu n'était pas là pour la protéger, pour la pardonner, pour lui parler. Elle priait dans le vent le savait-elle ? Certainement que non. Mais Asher lui ouvrirait les yeux. Il n'y avait pas de saints, ni d'anges, de paradis, juste l'Enfer, l'Enfer qui était sur Terre et peut-être allait-elle le découvrir tout prochainement avec lui…

Sortant de sa cachette il avait fini par lui parler. Les réponses de cette prêcheuse l'étonnaient. Elle ne semblait pas si bonne croyante que cela… Continuant de lui parler il s'était assis derrière elle et murmurait de sa voix à la fois masculine et presque efféminée à son oreille. Son souffle caressait son cou. Savait-elle seulement l'avenir qui lui profilait ? Pauvre sotte, elle devrait partir en courant à la simple idée qu'un homme murmure à son oreille des paroles hérétiques. Un sourire étira les lèvres de l'ancien guerrier.


- Je vous réponds donc cela, l'Homme est paradoxal, l'Homme veut être libre et s'enchaîne à sa religion car il place son destin dans les mains de Dieu. Nul n'échappera à la Mort, elle fait partie du cycle de la vie. Ce que vous me dites est basé sur des écrits pourtant les prêtres ne font-ils pas croire aux pêcheurs qu'ils iront au Paradis en ce confessant ? Dieu pardonne donc t-il les pêchers si l'on se confie à lui ? N'est-ce pas malheureux de pardonner à un criminel ? Allons y ma chère, tout est permis désormais, Dieu pardonne, son Enfer doit être bien vide, ahah.


Le jeune homme pouvait sentir le trouble naître dans sa future victime. Avait-elle peur ? Elle devrait. Il s'amusait à prendre sa main dans la sienne. Bien éduqué ? Oui. Du moins son double… Son double connaissait l'étiquette et était un parfait gentleman, jamais il ne se serait permis d'une telle proximité avec une inconnue. Lui, oui.
Oui, il semait le trouble, il pouvait le voir, non mieux, le sentir. La pauvre, elle était dans tous ses états à l'intérieur d'elle-même. Le simple fait qu'il recueille l'une de ses larmes la belle frissonna. Peut-être était-elle bien seule dans sa vie. Peut-être ne recevait-elle que très peu de tendresse.
Qu'elle imprudente. Il pouvait l'emmener qu'elle ne rechignerait pas, qu'elle ne crierait pas, pourquoi ? Parce qu'il était pleins d'attentions près d'elle. Que c'était malheureux et à la fois agréable, du moins pour lui. Les esclaves étaient interdits et pourtant il pouvait la faire devenir comme tel à loisir, à condition qu'il s'empare de son cœur, de sa vie. Chose aisée, ce petit oisillon était perdu. Il volait seul face à l'immensité du monde, aux tourments de la vie.

Le bourgeois avait fini par se lever pour se placer face au Christ et le contempler mourant tandis que lui vivait à en faire crever les autres. Que c'était pathétique de prendre pour fils de Dieu un homme qui avait subi le même supplice que des centaines d'autres croyants. Prenant les pouvoirs du Christ à la dérision Asher se proclama comme étant le nouveau sauveur sans cacher sa prétention.


- Des miracles, c'est vraiment ce que vous pensez ? A mon avis il était simplement un opposant de la religion de son époque, du moins opposant, il contrariait ces chefs religieux qui avaient simplement peur de se faire voler la vedette, il contestait en quelque sorte leur autorité, pourquoi lui donner de la magie entre les mains ? Tout est facilement inventé, des substances hallucinogènes existaient aussi à cette époque. Pour ce qui est des sorcières, c'est une simple contestation du pouvoir divin, lui seul doit posséder le pouvoir, si elles ont une quelconque capacités elles sont des démons. Les hommes croient en ce qui les arrange.

Oui Asher s'en sentait capable, devenir le prochain Dieu. Il avait tout pour réussir. La grâce de certains bourgeois qui l'admiraient, les nobles qui ne le repoussaient pas pour son argent et son talent pour la musique, les femmes qui tombaient à ses pieds, ses pouvoirs. Deux certes, celui de décupler sa force lors d'un coup à tel point qu'il en fait saigner sa victime mais aussi celui de relever les morts et les plier à sa volonté. Certes il ne dépassait pas l'heure mais il faisait des progrès. La clé dans cet exercice-là est la détermination et Asher en avait. Ses objectifs dans la ville ? Anéantir son double, monter en puissance, tuer, semer la terreur, prendre le pouvoir, asservir, devenir un maître.

La jeune femme se présenta à son tour. Asher esquissa une révérence et porta sa main vers ses lèvres afin de la baiser avec douceur alors que la simple imitation d'un baiser aurait pu suffire.


- Shanoa, voilà un nom qui vous va à ravir et rendrait jalouse la Reine Mère. Mais chut, gardons le secret…

Était alors venue la question de sa venue. Eh bien il ne pouvait exposer ainsi ses plans, cela serait se condamner à courir après sa prochaine victime… Il donna pour explication qu'il était venu contempler la magnificence de l'architecture, la froideur de ces lieux, qui, bientôt, seront dédiés à lui, futur créateur d'une nouvelle religion, afin de finir par avouer, en partie, qu'il profitait également de la vue que lui donnait la misérable, la pathétique condition humaine. A sa question il plongea ses prunelles grises dans les siennes et se mit à sourire :

- Du moment qu'une personne croit en une entité supérieure, pourquoi ne serait-elle pas naïve ? Elle se prive de sa liberté et renie la Nature. Si vous voulez mon avis ceux qui sont le plus proche de la vérité sont ceux qui croient en des entités naturelles. Des entités réelles. La force de la Nature, l'indépendance de l'univers non soumis à la volonté d'un Dieu. La Nature libre et créatrice. La Nature magicienne ahah.

Caressant sa joue puis ses cheveux il lui proposa de quitter ces lieux, ce ne serait certainement pas ici qu'il pourrait la séduire à sa guise. Il l'écouta, comme un Père écoutait les pécheurs. Il hocha la tête, comme s'il comprenait, en réalité il n'écoutait qu'à moitié.

- Vous avez plongé dans les abysses mademoiselle… Vous vous êtes laissée tenter par la religion, et si Dieu dirigeait votre vie ? Enlevez-vous ça de votre tête, vous faites votre vie et vos malheurs sont le fruit du hasard. Parfois la vie demande un peu d'aide afin de s'égayer, afin d'être plus agréable, plus vivable. Dieu ne vous aidera pas à cela, seul nos semblables peuvent vous écouter vraiment et vous prêter main forte. Et certaines personnes sont d'autant plus présentes qu'elles vous guideront.

Asher lui avait alors tendu la main pour la lui prendre. Elle ne semblait pas vouloir s'approcher d'avantage, elle était donc un peu plus méfiante qu'il ne le pensait. Faisant un pas dans sa direction il lui fit relever son joli minois et murmura :

- Je ne peux rien prouver Shanoa, rien vous apporter pour vous assurer de ma bienveillance. Je pourrais être voleur, violeur, assassin, menteur, tricheur, bon, protecteur et honnête. Je peux être tout et son contraire. Pour vous rassurer, je suis un bourgeois, je vis à proximité de Trafakgar Square et je suis pianiste dans les salons, peu de gens me haïssent quoi que cela pourrait changer s'ils savaient que je suis l'un de ces hérétiques…

Il se mit à rire et l'attira vers lui. Doucement l'ancien guerrier déposa ses lèvres sur sa joue et la baisa avec une douceur infinie. Un sourire étirait ses lèvres. Cette femme avait tout perdu, la manipuler serait un jeu d'enfant et si elle se rebellait… Et bien la tuer ne lui poserait sans doute aucun réel problème !
Doucement il lui proposa son bras et murmura à son oreille :


- Alors, me suivez-vous ? Je pense que nous avons beaucoup à nous dire, à dévoiler.


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La plupart des hommes flottent, misérables, entre la peur de la
mort et les tourments de la vie et ne veulent pas vivre et ne savent pas mourir.
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeMar 26 Juil - 20:32

Dans cet endroit où erraient les paroles des pêcheurs, où leur voix se mourrait dans l'écho de l'édifice. Shanoa priait. Qui ? Quoi ? Elle-même ne le savait pas. Dieu existait-il réellement ? Cette question aussi flottait dans son esprit sans réponse. Au premier rang, on pouvait avoir cet impression de vide, de grandeur. Face à l'immense Christ qui résidait depuis tant d'année sur sa croix, à entendre les psaumes et les prières de ses fidèles. Comme s'il pouvait lire en chacun d'eux leur peine et pleurait avec eux les morts et les actes manqués ou regrettés.
La belle n'était pas très croyante, mais aimait les églises pour le calme et la sérénité qu'ils amenaient au fond de son âme en perdition. Elle se sentait à l'abri de tout danger, de toute moquerie. Elle caressa la place à côté d'elle, la place que sa mère prenait lorsque sa famille allait à la messe. Elle n'avait pas choisi ce rang par hasard, il était précieux pour elle. Pendant un moment, son regard se perdit dans la lueur des flammes et se plongea dans ses souvenirs heureux. Elle s'entendit rire, elle pouvait encore ressentir la chaleur des bras de sa mère et de son père. Leur visage restés toujours aussi intactes mais leur voix s'évanouissait peu à peu. Face à tant de bonheur, elle se mit à sourire avant que tout ne s'estompe et qu'elle revienne à la réalité. Où plus personne à par ses domestiques l'attendait ici. Sa vie aurait pu se peindre en toutes les nuances de gris qu'il existait. La couleur disparaissait au fil des jours. Rien en se monde ne la surprenait. Rares étaient ses sourires, sa gaieté, sa joie. Elle semblait errer telle une ombre, un fantôme en quête de rédemption, en quête de lumière. Shanoa voulait savoir à quoi était-elle destinée, quelle était le but de son existence, le fin mot de sa vie.
Après avoir tout essayé, elle priait Dieu pour qu'il lui vienne en aide, de lui donner un indice. La jeune femme trouvait sa vie insignifiante et vide de sens.

La lune se leva, astre des mystères et de l'ombre. Il faisait tard. Elle discuta avec le prêtre pour qu'il la renseigne, sans grand succès. Puis arriva cet individu, un jeune homme à la voix charismatique et mielleuse. L'aristocrate fut troublée par son allure, mais surtout par ses yeux d'un gris mystérieux.
Il ne cessait de donner des failles dans cette religion qui prônait la paix et la sécurité. Mais la vérité était que Dieu se moquait des humains, Dieu avait laissé tombé les hommes depuis que leurs ancêtres avaient été chassés de l'Eden. La belle huntress frissonna au contact du souffle de cet homme sur son cou, malgré son col. Etant trop attristée, elle ne l'avais pas rejeté comme elle l'aurait fait dans des circonstances autres. Le visage creusée par les larmes, elle répondit faiblement et timidement à son sourire


- Vous avez bien raison Monsieur. Mais l'homme est compliqué par nature. Il a peur de l’inexplicable. Personne ne sait ce qu'il y a après la mort. Personne n'en ai jamais revenu pour nous détailler cette partie. Il y a tellement de choses à propos du sommeil éternel, tellement de façons décrites, les religions ont toutes une vision différente et personne n'est là pour donner la vérité. Je dirais que les prêtres nous rassurent, ils enlèvent pour certains le voile et guident leurs fidèles en les apaisant. Un criminel peut échapper à la justice humaine mais pas à la Justice divine. Pour moi, même s'ils se confessent, Dieu les châtiera. Le cœur doit être pur. C'est pour cela, que j'aime beaucoup les croyances antiques, surtout la croyance égyptienne où le cœur du défunt était posé sur une balance et s'il était plus léger que la plume il accédait au pays d'Osiris, sinon, il était donné à manger au crocodile.
Au contraire, je pense que seul Dieu, s'il existe, est apte à décider qu'un criminel doit aller en Enfer...


Shanoa s'intéressait beaucoup aux différentes croyances et s'amusait à chercher des ressemblances. Bien qu'elle pensait que tout ceci n'était qu'une simple invention de l'Homme cela la fascinait.
Mais pour le moment, elle s'interrogeait sur l'être qu'elle avait en face d'elle. Il était troublant et absolument charmant. le souffle court, l'inspiration lente, elle avait même les yeux qui brillaient un peu Mais dans son esprit, la jeune femme rejeta ce dernier détail, elle ne voulait pas tomber amoureuse du premier homme qui viendrait l'aborder, elle jouerait alors la femme facile et elle ne voulait pas être cela ou donner l'impression de l'être. Il lui faisait de l'effet, mais elle se ressaisit. Elle ne savait rien de lui, peut-être n'y avait-il que le physique et juste cette discussion qu'ils avaient en commun. Il avait opté pour la proximité, ce qui ne déplaisait pas à la jeune femme, mais trouvait cela un peu suspect.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas apprécié une caresse sur sa joue d'un homme. Cet éphèbe arrivait à voir en elle son manque d'affection. Comment faisait-il pour la séduire en lui donnant ce dont elle avait grand besoin? Elle en avait un peu peur au final.
Le regardant contempler le Christ elle lui avait fait part de ses pensées à propos de ce fils de Dieu qui aurait pu apeuré les romains.
Elle l'écouta attentivement comme un élève écouterait son maître pendant une leçon. se mordillant la lèvre dans ses pensées elle regarda le Christ et revint vers lui:


-Et pourquoi pas ? Il y a des choses qui peuvent nous échapper, qui peut échapper à la science. Il a certes fait naître une religion qui allait à l'encontre des croyances de l'époque. Et si c'était vrai Monsieur? Pourquoi accorderait-on des pouvoir au Divin et non à son fils ? Peut-être il y a-t-il une part de vérité entre chaque ligne. Mais personne n'en saura jamais rien, des milliers d'hommes ont cherché à démêler le vrai du faux sans pouvoir y parvenir.
Mais je suis d'accord avec vous sur le dernier point. L'homme cherche toujours a aller vers celui qui semble être le plus fort ? Je ne doute pas que s'il venait un jour à nous exposer un être plus puissant que Dieu, les croyants ce détourneront de la chrétienté, tout comme les cultures antiques ont cessé de croire en leur Dieux.


Depuis la mort de son fiancé, elle avait caché à tout le monde l'existence de ses pouvoirs. Il y avait trop de mauvaises langues et elle aurait fini bien vite brûlée ou torturée à mort...
mais cela lui était égal, elle était plutôt fille de la nuit et des ombres, elle ne sortait principalement que la nuit et parcourait des ruelles sombres que peu de personnes fréquentaient à l'heure où meurtres et assassinats étaient les plus fréquents. Elle pouvait donc user de sa magie tandis que les humains dormaient à poings fermés.

Asher la salua et elle eut un sourire discret lorsqu'il lui baisa la main. ON pouvait voir aussi à travers les larmes posées sur ses joues celles-ci rougir.


- Je vous remercie beaucoup Monsieur, je suis flattée d'un tel éloge. Mais Asher est un nom qui vous convient aussi parfaitement.


Elle eut un petit rire. Cet homme la séduisait et elle s'en amusait un peu. Il n'était pas discret mais Shanoa vit que cela était voulu.

Cependant après les présentations, elle s'interrogea sur sa présence ici puisqu'il ne croyait pas en Dieu et n'était pas venu là pour sûr pou prier. Elle accepta donc l'explication. Il était vrai que cette abbaye regorgeait de sublimes trésors d'architectures.
Lorsqu'il plongea ses iris grisées dans les yeux océans de la jeune femme, elle déglutit discrètement. Elle n'arrivait pas à se faire à ses yeux. C'était comme surnaturel, irréel. Même son sourire était troublant. Tout en lui était mystérieux. Jamais l'aristocrate avait eu affaire à une telle personnalité.
Relevant un peu la tête, elle se servit de sa main pour soutenir sa tête et fit mine de réfléchir


- Ce qui sont le plus proche de la vérité selon moi sont les savants. Ceux qui étudient les phénomènes terrestres, naturels, au fond je vois que nous avons a peu de détails près la même vision de ce monde. Ceux qui s'appuient sur les exploits de la nature de ce qu'elle offre. Elle recèle tellement de secrets encore enfouis. La nature peut tuer autant qu'elle peut guérir, les possibilités sont incalculables.
 
souffla-t-elle en regardant le plafond et les yeux rêveurs et pétillants. Cela faisait du bien de trouver un homme qui comprenait son point de vue, qui partageait les même idées.

A sa question elle lui avait avoué la vérité simple. Elle venait demander de l'aide. La jeune femme fut surprise de voir qu'Asher l'écoutait attentivement. Sa réponse était la parfaite métaphore que ce que ressentait Shanoa au fond. Oui.. des abysses profondes. L'abysse de ses yeux, où nulle lumière pouvait y pénétrer tel un trou noir dans la galaxie.


- Vous êtes très doué pour mettre des mots sur ce que ressent une personne. Vous avez parfaitement décrit ma situation. Cela fait longtemps que j'attends de la vie qu'elle m'offre une seconde renaissance, de pouvoir voir de nouveau la vie couleur, de l'apprécier sans marcher dans l'obscurité utilisant les ombres pour m'effacer et disparaître aux yeux de tous. J'avais pensé que peut-être Dieu seul pouvait me voir et m'aiderais. Mais je comprends maintenant que cela n'était que sottises et mensonges.
dit elle en riant de sa naïveté.

Qui aurait cru qu'un jour elle viendrait demander pénitence et protection à un être qu'elle n'avait jamais prié avant aujourd'hui, qu'elle n'avait jamais idolâtré ?  Personne.

Malgré que le jeune brun fut agréable et accueillant, Shanoa se méfiait de lui. Pouvait elle le suivre sans crainte. Devait-elle refuser la proposition et s'éclipser ?
Restant ancrée sur ses chaussures, elle écouta ce qu'avait à lui dire son potentiel sauveur. Il lui releva la tête et découvrit le visage attristée de la jeune femme. Elle n'avait plus confiance en rien, elle se méfiait de tout. Son instinct ne la trompait jamais ou très peu. Et là, elle ressentait envers lui de la méfiance comme s'il cachait quelque chose de sombre. mais en même temps de la gentillesse. Elle ne pouvait décrire parfaitement ce qu'elle ressentait envers lui.
Elle l'écouta et ce qui lui affirma la rassura quelque peu.


-Je suis navrée de vous avoir demandé cela, c'est que.... la nuit le danger et fréquent et ce ne sont pas les attaques qui manquent ici.

* J'en ai payé le prix par 2 fois...je n'en veux plus...*


Soudain avant même qu'elle ai pu dire quoique ce soit, elle était contre lui et il déposa un baiser sur sa joue. Shanoa posa sa main sur son épaule et rougit. Son parfum l'enivrait telle une drogue puissante. Le repoussant gentillement

- Monsieur, ce.. ce n'est pas très conventionnel...Bien qu'il n'y ait personne, je suis assez gênée veuillez me pardonner...

Mais elle devait donner sa réponse maintenant: le suivre ou bien risquer de ne plus le revoir. Elle hésita un moment et porta sa main sur sa robe, sentant son épée. Cela la rassura. Cependant, elle se rappela qu'elle avait dit à sa gouvernante qu'elle ne rentrerait pas tard, à la fin de la messe.

Le regardant dans les yeux elle détourna la tête.


-Eh bien, je ne sais pas, il se fait tard et ma gouvernante s'inquiéterait de ne pas me voir rentrer à temps pour le dîner. Et puis si je devais venir avec vous, où irons nous ?Demanda-t-elle sur un ton triste et presque déçue.

En un sens elle avait un peu peur d'Asher qui la faisait perdre ses moyens et qui semblait lire en elle ses plus profonds secrets. Elle aurait été rassurée en plein jour, mais la nuit était réservée aux êtres surnaturelles et aux criminels. Elle-même se voyait ainsi, elle tuait les vampires, mais en un sens préservait Londres et ses habitants.
Il y avait eu trop d'émotions en jeu ces temps ci, elle avait peine à s'en remettre et suivre cet homme dans la pénombre l'inquiétait. Mais la belle huntress savait manier l'épée et les acrobaties, sa rapidité était son principal atout et elle avait plusieurs fois fait le tour de la ville pour mieux connaître le terrains et s'en servir d'allié. Au fond que pourrait-elle bien craindre ? Elle qui avait affronté des vampires plus robustes, plus agiles et plus complexes.
Mais les événements précédents l'avait épuisée. Elle dormait mal la nuit à cause de son ravisseur qui voulait sa peau depuis la cathédrale. Elle vérifiait à chaque fois que les fenêtres et les portes étaient bien verrouillées. Et parfois hurlait et se réveillait en sueur.
L'aristocrate pensait trop au pire, mais n'ayant pas la chance de son côté ces temps-ci, elle préférait envisager toutes les possibilités, les scénarios possibles. Son esprit lui disait de renoncer, mais son cœur d'accepter la demande. Que choisir, le cœur ou la raison ? Son instinct ou ses sentiments tel était le dilemme de la belle.


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Asher Rosebury
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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeVen 19 Aoû - 17:15

Le jeune homme n'était pas croyant et pourtant il s'était rendu dans l'abbaye de Westminster en quête d'âmes perdues qu'il pourrait tourmenter avant de s'en aller, ne laissant nulle trace de son passage à part des corps vides de vie. Son regard s'était posé presque immédiatement sur la jeune femme qui priait religieusement en quête de réconfort, de soutien. Un sourire s'était formé sur les lèvres de l'homme possédé, il tenait enfin sa prochaine victime, une jeune femme perdue, Asher n'avait pas encore assez pleuré, il était encore bien trop puissant dans ce corps, trop présent.
L'abordant par derrière il la prit par surprise et commença à discuter avec elle, il réfutait toutes les théories divines, non son Dieu n'existait pas, la preuve, il était là, la magie existait. Il la maniait, il relevait des mort, il pouvait exaucer ainsi les désirs des proches des défunts du moins pour un temps. Quel dieu donnerait un tel pouvoir à un humain ? Un pouvoir extrêmement puissant s'il était utilisé avec habilité et après beaucoup d'entraînement. Un pouvoir qu'il possédait, Asher avait la possibilité de devenir grand. Il n'était pas né noble, non, il le deviendrait par la puissance de son esprit. Oh comme son double rêvait de voir des corps se tordre de douleur par terre, l'implorer d'être clément, de relever un mort ou d'épargner sa vie. Un frisson d'extase parcourait son corps, il sentait cela possible, une fois que son autre lâcherait prise l'horizon se dévoilerait à lui. Humant son parfum délicieux il posa sa main sur le meuble de bois qui permettait aux prieurs de poser leurs coudes. Un second sourire déchira ses lèvres. Une envie soudaine le dévora. Il voulait goûter à ses larmes, l'entendre pleurer au creux de son oreille, la sentir faible contre lui. Belle en plus de ça…

- Pourquoi y aurait-il quelque chose après la mort ma chère ? Oh non je pense que les prêtres nous mentent, non je ne pense pas j'en suis certain, ils gagnent de l'argent en disant nous rassurer, la vérité est que lors du passage fatidique nous saurons bien que l'on nous a menti. Préférez-vous le mensonge à l'abstention ? Permettez… Les prêtres nous disent nous sauver de l'Enfer si nous nous confessions, ils ont donc le pouvoir de justice divine pourquoi y aurait-il ce fameux dernier jugement ? Même après une vie de prières nous pouvons donc aller en Enfer, ne trouvez-vous pas cela contradictoire ? Le pardon n'est donc qu'illusion ? Un éclat de rire le traversa. Alors ma chère les crocodiles ne devaient pas mourir de faim.

Les réflexions de la jeune femme l'amusaient. Peut-être cherchait-elle une faille dans son raisonnement ou bien voulait-elle lui faire changer d'avis. Lui il était bien fixé sur la question. Dieu n'existait pas et l'homme qui prétendait être son fils avait été trompé ou bien il avait été de lui-même et de son plein gré un charlatan. Elle qui ne croyait pas en Dieu comment pouvait-elle mettre ainsi en avant ce qu'elle prenait déjà pour faux ? Ne faisait-elle pas confiance en son instinct qui lui soufflait la vérité ? Se détachant de la jeune femme il s'était avancé jusqu'au Christ avant de se retourner vers elle et de lui dévoiler son visage une bonne fois pour toute. L'obscurité s'étira sur son visage et les rayons lunaires vinrent caresser ses joues puis délicatement ses lèvres. Grand et élancé, Asher pouvait paraître assez intimidant. Son regard d'aigle glaçait quiconque le regardait dans les yeux. De toute évidence c'était un homme froid… Cette froideur était contrastée par le ton qu'il employait envers la belle demoiselle. Une voix douce et mielleuse, un peu grave quoi que… Avec une touche de féminité. L'ancien soldat se comparait au Christ et s'annonçait le sauveur de cette dame, elle se perdait dans les méandres de la religion, elle qui n'avait rien à faire dedans, elle qui au départ ne plaçait ni sa confiance en Jésus ni en Dieu, elle devenait hérétique de son athéisme. Sacrilège ! Un ricanement s'envola et se cogna aux plafonds de l'abbaye. Il se retourna à moitié vers elle et demanda, son œil gris perçant l'obscurité :

- Je vous répondrai donc ceci : pensez-vous que seuls Dieu et son fils possèdent des pouvoirs ? La magie leur serait-elle réservée ? Ce serait triste n'est-ce pas ? Seuls deux êtres, un matériel l'autre immatériels qui peuvent manier à leur guise les éléments, la vie, la mort. Si seule la descendance de Dieu possède des pouvoirs appelez moi donc fils de Dieu, je vous l'avais dit ahah je suis votre sauveur tout comme le Christ ! Mais de ce que j'en sais mon père ne s'appelait pas Jésus ni ma mère Marie-Madeleine. Oh mais chut, n'en dites rien à notre Père, nous blasphémons dans ce lieu saint.


Il fit un pas vers elle et tendit la main vers sa joue puis se ravisa, non il ne se montrait que trop proche, elle avait l'air noble, elle allait finir par se douter de quelque chose. Se rapprochant il baissa la tête pour pouvoir garder le contact visuel qu'il entretenait avec elle. Un sourire fendit son beau visage.

- Mais tout est déjà lus fort que Dieu, Dieu qui n'est qu'une entité imaginaire, Dieu qui pense asservir mais qui n'asservit qu'une partie de la population, Dieu qui possède des faille, nous nous sommes là, bien vivant, sans faille, nous existons et nous faisons des choix, nous sommes plus puissant. Quel humain pourrait être plus puissant qu'un Dieu ? Dieu ne peut créer d'être comme nous s'il n'est comme nous. Dieu n'existe pas. Les hommes sont égoïstes, à travers Dieu ils se rassurent, ils ne veulent que le Paradis.

Puis ce fut le tour des présentations, ainsi cette demoiselle se prénommait Shanoa. C'était bien la première fois à Londres qu'il entendait un tel prénom. le jeune bourgeois lui baisa la main sans éviter ses lèvres sur sa peau délicate comme certains le faisaient et inclina la tête respectueusement lorsqu'elle lui répondit que son nom lui convenait. La discussion reprit, la religion, Asher aimait cela, il était une religion à lui tout seul, oh oui il pouvait asservir il s'en savait parfaitement capable. Oh oui il était puissant il fallait encore qu'il se perfectionne. Sa magie noire lui procurait des pouvoirs incroyables à commencer par celui de blesser sans forcer. Une gifle quand il le désirait pouvait se transformer en une entaille profonde. La nécromancie lui permettait de relever n'importe quel corps que la vie avait quitté mais dans un laps de temps assez limité, il n'était pas encore assez prêt, assez fort, lorsque son autre lui abandonnera il aura tout le temps nécessaire pour parfaire sa maîtrise. Oh si cet homme savait…
La jeune femme rejoignait en quelque sorte son point de vue. La nature la science.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de différent ma chère, les scientifiques croient en la Nature, cette Nature si complexe et puissante qu'il leur est impossible de tout savoir d'elle. Plus puissant que Dieu ? Les hommes. Plus puissant que les hommes ? L'univers.

Le possédé l'écouta et feignit la tristesse. La compassion, c'était ce qu'attendaient toutes les femmes non ? Doucement il leva sa main et la déposa lentement sur son épaule. Il caressa son bras comme pour tenter de la réconforter et se rapprocha d'elle en souriant gentiment :

- Ce n'est pas bien sorcier ma chère, une femme seule recherche souvent du réconfort et les femmes de notre temps vont le chercher bien souvent en Dieu. Que vous croyez ou non en Dieu vous vouliez qu'on vous comprenne, que l'on vous aide à traverser des étapes difficiles, beaucoup pensent que Dieu les a entendu et que cela ira mieux, ils croient qu'on les écoute mais la vérité est bien là, prier est parler dans le vide. Comme je vous l'ai dit vous seule pouvez vous offrir une seconde vie, changer tout ça, vous et quelques personnes qui pourront vous épauler, des personnes vivantes et non spirituelles. Allons relevez vous, vous m'avez l'air d'être une femme forte, Dieu n'a pas sa place dans votre vie. Vous ne verrez jamais la vie en couleur dans un tel lieu.

Il lui avait alors tendu la main et lui proposa :

- Mais je peux peut-être essayer d'y remédier, voulez-vous ? Venez avec moi et nous sortirons de cet endroit lugubre qui n'est pas fait pour des femmes aussi belles que vous bien que je doute d'en croiser une un jour.

Mais elle se refusait encore à lui, décidément elle n'était pas aussi simple que les autres demoiselles. Il lui fallait des explications, des preuves qu'il n'était pas un criminel, il n'en avait pas, pourquoi ? Parce qu'il en était un. Jouant avec les mots sans réellement lui avouer l'homme qu'il était il tentait de s'accorder ses faveurs. Caressant doucement sa main il se pencha vers elle et titilla son joli visage de ses mèches sombres.

- Je ne peux que comprendre vos craintes, suivre un inconnu dans la rue en pleine nuit est ien souvent risqué, je ne peux vous en blâmer que vous soyez un homme ou bien une femme. Les rues de Londres ne sont pas sûres. Cependant… Comment pourrais-je m'en prendre à une femme avec laquelle j'ai tant discuté en ayant la certitude que celle-ci ne rejoindra pas le paradis pour faire disparaître ses larmes ?

Afin de la consoler un peu plus le jeune homme l'avait ramenée doucement contre lui et avait déposé ses lèvres sur sa joue. Il ferma les yeux au contact de cette tendre chaleur, chaleur qu'il savait apprécier et qu'il aimait sentir s'éteindre tout contre lui. Un sentiment de triomphe s'installa en lui lorsqu'elle posa sa main sur son épaule mais cela ne fut que de courte durée. Bien vite il s'évapora lorsqu'elle le repoussa pour finalement lui avouer que tant de proximité la gênait. Il papillonna des yeux et résista doucement :

- Voyez moi comme un ami Shanoa, un ami qui vous embrasse sur la joue par pure affection. N'en soyez pas gênée ce n'était en aucun cas mon intention. Je me suis peut-être emporté, pardonnez-moi, mes manières ne peuvent convenir à tout le monde hélas.

Il se permit d'attendre une nouvelle fois sa réponse, elle semblait réticente à vouloir le suivre une seconde fois mais son cœur faiblissait, il chavirait, il savait qu'il avait du charme et que cette femme tomberait facilement dans ses bras, il ne lui manquait que sa confiance. Souriant afin de ne pas paraître agacé il lui répondit :

- Eh bien nous pouvons aller dans un bar afin de discuter, jouer aux cartes, faire de plus amples connaissances, noyez nos soucis, étouffer votre chagrin, anéantir vos peines, un bar musical voulez-vous ? Nous pourrions y danser, faire passer la nuit triste et noire, cracher sur les importuns. Ou bien nous pouvons observer les étoiles au beau milieu d'un parc. Allons découvrir cette vie en couleurs My Lady.

Se décollant un peu d'elle l'ancien guerrier lui tendit à nouveau sa main, son regard se fit plus bienveillant. Une femme comme elle il voulait la voir souffrir, l'entendre crier, la contempler se tortiller, en toucher le sang beau et pur, boire ses larmes juste sous les coupes de ses yeux. Il voulait également l'exposer, un trophée, un trophée fabuleux même. Serait-elle digne de lui ? Peut-être. Il pourrait la mener jusqu'en haut avec lui, s'il ne s'en lassait pas avant c'était mal parti pour le moment, elle n'était que trop mélancolique, que trop plongé dans sa tristesse, Asher ne lui donnait à vivre pour le moment qu'une nuit… Une nuit ou peut-être une journée. Il avait besoin d'une femme forte, une future reine pour son royaume, une impératrice pour son empire, la mère de sa religion. Une femme qui le soutiendrait, qui aurait les mêmes envies, qui lui obéirait et saurait à la fois accomplir chacun de ses désirs avec malice. Une femme complice ou bien une femme esclave… Tout ceci ne pourrait s'accomplir que si son double disparaissait, que s'il se noyait dans les ténèbres de son âme. Et pour se faire il devait le faire souffrir, ainsi il l'écraserait, ainsi seule cette personnalité prendrait possession de ce corps. Pauvre Asher...


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La plupart des hommes flottent, misérables, entre la peur de la
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeSam 15 Oct - 13:35

En quête de redemption de pardon et de clémence, Shanoa avait atterri dans cette Abbaye.
Elle avait envie qu'une personne l'écoute, prenne soin d'elle. Elle  se sentait tellement seule dans ce monde. Ludovik avait fait un peu revivre la femme d'antan qu'elle était, mais l'attaque qu'ils avaient subi risquerait fort de les éloigner.
Essayant de prier ce n'est pas le Christ en personne qui vint lui rendre visite mais un homme assez mystérieux. Sa beauté avait désemparé la belle, mais ses propos l'avait un peu refroidie. Elle se mit même à défendre une religion qu'elle rejetait et réfutait totalement ! Si Tant de personnes croyaient en Dieu, c'est qu'ils avaient un besoin commun...un désir de ne pas se sentir seuls.
Au fur et à mesure que la conversation continuait, Etrangement, elle se mit à avoir de la sympathie pour lui, du désir même, mais s'en méfiait toujours. Elle posa sa main sur la sienne, la sensation qu'elle éprouvait pour cet inconnu était trouble.


- Êtes vous de ces personnes qui croient que le Néant est la fin de tout ? Que notre âme s'éteint comme le ferait la flamme d'une bougie qui s'éteindrait ? Les prêtres ont eu une éducation semblable à leurs ancêtres. Ils répètent ce qu'on leur a appris. Je crois que c'est la première fis que je viens ici pour prier vraiment, pour parler, que je ressent ce besoin là. Alors tout comme moi vous devez savoir que paraître dans une église est excellent pour les relations et que la religion est la base dans notre société.Je pense simplement que si les prêtres absolvent toutes les fautes et même les pires, alors tous les criminels se retrouveraient au Paradis mélangés avec les innocents. Pour moi, seul notre coeur compte, pas de confession, si des entités pures vivent au dessus de nous, alors seules elles peuvent nous dire réellement qui est apte à accéder au royaume des morts

Elle se mit à rire à son tour et répliqua

- Non, je ne pense pas mon cher, je doute qu'autrefois les humains étaient aussi purs que leurs dieux, il n'y a qu'à regarder les écrits de l'époque. 

algré que son point de vue rejoignait à peu près celui de l'aristocrate, elle le trouvait un peu trop prétentieux, excessivement sûr de lui. Il contrait tout ce qu'elle pouvait lui dire et semblait avoir réponse à tout, comme si l'Univers lui avait fait part de ses plus grands secrets.
Le regardant se diriger vers le Christ et les rayons du disque lunaire. La lumière lui permit d'observer un peu mieux son soit disant sauveur. La silhouette élégante et fine, un visage un peu efféminé, mais divin et ses yeux... Shanoa était comme happée à l'observer, elle n'arrivait pas à détacher son regard. Cependant, son regard était assez troublant assez intimidant. Elle avait l'impression de ne rien pouvoir lui cacher qu'il pouvait tout lire en elle. Elle n'avait plus l'air triste, elle était... pensive, observatrice et analysait chaque parole. Ses yeux dont on pouvait apercevoir le reflet des flammes brillaient d'une rare lueur, une lueur d'intérêt. Sa voix aussi était captivante. Sombre mais rassurante, elle pouvait faire taire pour pouvoir parler. Dire un mot et tous ceux qui sont présent l'écoute attentivement.Ainsi il avait aussi des dons ? Shanoa aurait bien voulu lui montrer ce qu'elle pouvait faire mais cet homme lui était inconnu et elle ne pouvait pas savoir si elle pouvait lui faire totalement confiance. Non il valait mieux garder le secret, on ne sait jamais, si cet homme se révélait dangereux, elle pourrait le déstabiliser. Shanoa eut un rire en coin et haussa un sourcils. Un sourire ironique, moqueur pouvait se lire sur son visage.

-Vraiment ?! Je suis le genre de personne a ne croire que ce que je vois. Mais je ne suis pas fermée d'esprit, je pourrais très bien concevoir ce genre d'idées. Oh mon sauveur rien que cela ?! Suis-je si en détresse pour que vous décidiez d'avoir pitié de moi et vouloir me sauver ?! N'y a-t-il pas d'autres femmes qui mériteraient votre attention ? Oui, c'est exact, c'est indécent de parler ainsi dans une église, nous pourrions être entendu par le prêtre et être rejetés. ?

La jeune femme le regarda avancer et leva la tête en même temps pour ne pas perdre de vue ses yeux si mystérieux, si étrange.
Lui souriant, elle baissa finalement la tête et tritura ses mains

- Votre analyse est juste, je dois vous l'avouer. Pensez vous vraiment que nous sommes maîtres de nos choix ? Vous savez bien ce que je pense de la religion...je ne suis venue qu'en dernier recours, dans un acte désespéré...N'est-ce pas humain que d'être un peu égoïste ? S'il leur fallait tuer les monde entier pour accéder au paradis, ils se tueraient les uns les autres. Nous ne sommes que des animaux après tout, la loi de la jungle s'applique à nous aussi.

Dit elle ne relevant les yeux vers lui.

Elle se présenta et lorsqu'il lui baisa la bain, elle ne put s'empêcher d'être troublée d'avoir un sourire pour masquer sa gêne. Elle se senti même rougir et son cœur battre plus fort. Cet homme la déconcertait, lui faisait tourner la tête, non la lui faisait perdre. Et ils reparlèrent de religion. Mais cette fois-ci elle essaya de ne pas se mettre à la place des croyants mais à sa place, son point de vue.


-Mais la Nature est régie par des lois que les scientifiques ont réussi à prouver. Mais pour sûr, tout n'a pas encore été dévoilé, ils n'ont fait qu'effleurer la surface.


Lui avouant dans des détails flous pourquoi elle était ici elle ajouta simplement qu'elle avait besoin d'aide, de l'écoute. Le voyant compatir, elle se surprit à éprouver un certains bonheur, un certain réconfort auprès de lui, là où tous les autres l'avaient ignorée. Faisant un pas vers lui elle le laissa faire et rétorqua :


-C'est tout à fait ce ressentiment. Vous savez parler dans le vide est parfois bien mieux que de tout intérioriser. Personne ne nous juge, personne n'est là pour critiquer, disputer. C'est mettre une syllabe, un mot sur nos peines. Je sais que je n'y arriverai pas seule. Même mes domestiques n'arrivent pas à combler le vide qui s'est installé en moi... 
Vous êtes peut-être la seule personne qui me voit dans un tel état...Veuillez me pardonner...Je ne suis guère présentable comme cela et j'aurais voulu que nous nous rencontrions dans de meilleures circonstances. Je ne suis pas toujours triste, souvent seule, mais c'est juste que ces derniers temps tout va si vite, les événements s'enchaînent et me sont douloureux...je ne peux plus me reposer. Je n'ai personne à qui je pourrais me confier sans peur... je crois bien que vous avez raison mon cher... .


Méfiante, elle regarda sa main et voulu y mettre la sienne mais la retira. Elle chercha en vain une excuse. Tant de péripéties s'étaient passés si vite, elle ne pouvait plus faire confiance au premier homme disant l'aider.

Elle regarda sa main puis ses yeux pour finalement rester sur cette main tendue vers elle, comme pour l'aider à remonter le gouffre dans lequel petit à petit elle sombrait. Restant un moment silencieuse, elle détourna la tête en lui répondant


-Je...je suis navrée...vos compliments me flattent, mais je crains qu'ils ne conviennent pas à une femme comme moi...C'est difficile de donner sa confiance... surtout à un inconnu qu'on vient à peine de rencontrer.

En bonne huntress qu'elle était, elle n'était pas aussi docile et prenait soin de réfléchir avant d'agir.. Il n'avait pas à être ciblé, elle était comme cela, plus depuis la course poursuite dans Chinatown et à Saint Paul. Mais elle était aussi intrigué par ce jeune inconnu qui partageait les même idées qu'elle, qui possédait des pouvoirs selon lui. Elle ne voulait plus paraître comme une femme facile à atteindre. Une femme seule qui n'était attiré que par le désir et la luxure.
Ne bougeant pas de sa place elle le laissa venir et apprécia la douceur de sa caresse et sourit à ces mèches qui lui chatouillait le visage. Une petit rire s'échappa et alla se perdre dans les hauteurs des voûtes. Elle se risqua de  remettre ses mèches derrière son oreille sans que cela soit prit comme un acte déplacé de sa part. Elle se mit à rougir et lui répondit :

-Non elles ne sont pas sûres... de jour comme de nuit... mais surtout la nuit...Eh bien disons simplement que vous pourriez être un tueur et que vous avez conversé avec moi dans le seul but de connaître votre victime. l'Homme à beaucoup de ressources pour arriver à ses fins, j'en sais un rayon... Il y a tellement de malheur la nuit. Je sais que je suis imprudente de rentrer seule et de sortir quand la nuit vient.

SElle aurait voulu se jeter dans ses bras chauds, se blottir contre lui, enfouir sa tête sur sa chemise, mais les conventions le lui interdisait. Ludovik lui avait rappelé cette règle lors de leur escapade à St Paul. Elle avait été sèchement remise à sa place, elle ne voulait pas s'y risquer encore une fois.
Mais comme s'il avait lu dans ses pensées, il vint l'enlacer et l'embrasser sur la joue.
Dans les bras du jeune éphèbe, elle se laissa aller quelques secondes et ferma les yeux pour apprécier ce contact si chaleureux, ce baiser délicat sur la joue, mais des souvenirs revinrent elle le repoussa délicatement, essayant de ne pas le blesser. Elle se senti vulnérable, mais les mots du jeune homme la fit sourire de nouveau, il n'y avait plus aucune trace de rougeur sur son visage. Elle avait retrouvé sa peau blanche et son visage d'ange. On aurait pu croire qu'elle illuminait la salle. Le fixant, elle étira son sourire et le regarda avec une tendresse infinie et bienveillance. Posant sa tête contre son épaule, elle appréciait sa chaleur corporelle, une sensation tant oubliée. Elle ajouta :


- Non, c'est à moi de m'excuser, je ne voulais pas vous blesser, en aucune façon que ce soit. C'est que...il est devenu rare qu'on fasse de tels gestes d'amitié que cela en est étonnant. J'ai voulu enlacer un ami pour le remercier, il m'a repoussé et m'a fait comprendre que ce n'était guère conventionnel...


Il alors réitéra son invitation à l'accompagner. Ses domestiques s’inquiéteraient de ne pas la voir revenir. Il mentionna des lieux et chacun, Shanoa imagina des scènes joyeuses et pleine de vie. Elle hésita cependant longuement. Elle avait cependant son épée et sa magie dont elle n'avait rien révélé. Il lui serait facile de le surprendre. Inspirant profondément, elle mit sa main dans celle d'Asher et ferma les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit elle le fixa avec un sourire d'une femme consolée, qui voulait vivre et non plus pleurer. Il avait réussi à éteindre sa douleur sa peine en quelques instants.

h bien je ne sais pas, tant de possibilités. Mais un parc me semble convenable. Y voyez vous un inconvénient a ce que nous nous baladions dans la nuit ?! Je ne veux pas vous obliger, oui...Faîtes moi découvrir cette vie Monsieur, Après tout vous êtes mon sauveur n'est-ce pas ?! Demanda-t-elle avec le sourire C'était comme si elle n'avait jamais pleuré.

Elle préférait l'obscurité de la nuit pour intervenir si les choses venaient à déraper. Shanoa était fascinée par cet inconnu mais l'instinct de Huntress trouvait en lui une partie sombre, énigmatique qu'il tentait de cacher. Elle voulait en apprendre plus sur lui, le cerner et voir à la fin si elle s'était trompée ou non sur ses premières impressions.







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Asher Rosebury
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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeMar 10 Jan - 22:54

La discussion avec cette femme prenait une tournure qui lui plaisait. Il aimait engourdir les sens, détruire les pensées, démolir les certitudes des gens pour leur prouver le contraire. N'était-il pas de par sa nature la contradiction-même d'une entité spirituelle omnipotente ? Face à cette demoiselle perdue il se sentait fort, puissant. Non face à tous les hommes il était ainsi. Cette jeune femme se réfugiait dans la prière car le monde entier semblait l'avoir abandonnée. Ne pouvait-elle donc vivre dans la solitude ? Supporter seule ses tourments ? Avait-elle tellement besoin de croire en un Créateur, en une puissance qui l'écoute afin de se sentir mieux ? Lentement et malicieusement Asher détruisait ses nouvelles croyance. Que faisait-il ? Il la persuadait qu'elle était seule, que nul homme supérieur ne pourrait être là pour elle car ce n'était pas bien compliqué. Un dieu se doit d'être tout puissant, omnipotent et nul ne peut atteindre sa perfection. Dieu était perfection. Comment se fait-ce alors que Dieu laisse ses hommes s’entre-tuer ? Des maladies ravager des familles entières ? L'homme détruire la nature ? Est-il donc si incapable au point de laisser ses propres créatures briser ses créations ? Pire encore, comment est-ce possible que d'autres humains arrivent à manipuler la magie quand lui-même la pratique ? Il n'est donc pas le seul à posséder une telle puissance. Enfin… Aurait-il réellement laisser se créer de tels monstres comme les vampires ou bien les loups-garous ? Ce créateur était donc bel et bien impuissant, incapable de faire le bon, de rétablir la justice et de punir ces malfrats qui prétendaient que payer et se confesser permettaient d'atteindre le Paradis sans passer par le Jugement Dernier. Un dieu impuissant est-il un dieu.. ?
Ecoutant la pécheresse il se pencha en avant et lui sourit un peu surpris de ses questions.


- Le Néant la fin de tout… Peut-être je n'en sais rien, je n'ai jamais fait de voyage vers l'au-delà, j'ai visité bien des contrées et des mondes que vous ne pourrez jamais connaître mais celui-là restera un mystère. L'avenir me le dira, bien que je n'ai aucune intention de me laisser happer par les bras brumeux de la Mort elle-même… Ce que j'ai voulu dire par là c'est : savons-nous vraiment ce qui nous attend après la Mort ? Avez-vous une preuve de cette potentielle existence après la mort ? Du fait que nous allons soit au Paradis soit en Enfer ? Oh je pense que l'âme est éternelle mais nous appartient-elle vraiment ? Peut-être revenons-nous à chaque fois sous une autre forme… Le monde asiatique m'a appris à vénérer les anciens, à croire en leur esprit en leur âme et à me demander si le vieillard ne revit pas dans cette plante qui pousse. Comprenez-vous ? Tout est question… Mais ce dont je suis certain ma chère c'est que nul dieu n'est ici pour vous soulager d'une quelconque peine. Ce serait perdre son temps que de tenter d'y croire et de penser être entendue ne trouvez-vous pas.

Un rire le traversa.

- Ahah vous êtes perspicace ! En effet je sais que visiter ces lieux permet de se faire bien voir et cela fait de nous de bons hypocrites n'est-ce pas ? Vous êtes dotée malgré tout d'une grande foi, vous n'y croyez peut-être pas mais ce que j'entends c'est que vous voulez y croire. Pourquoi vouloir absolument être soumise à des entités supérieures ? N'aimez vous pas la liberté dont nous jouissons lorsque nous nous affranchissons de ces croyances futiles ? N'y pensez donc plus, nul ne sera là pour vous punir ou vous accorder le Paradis à la fin de ce petit périple ma chère. Plus les mensonges sont gros plus on y croit, oubliez donc tout ceci, vous me paraissez suffisamment intelligente pour détourner le regard de cet affreux mensonge que l'homme a façonné le long des siècles. Si Dieu est unique ma chère, nul ne viendrait le contester, nul ne dirait qu'il croit en d'autres dieux. Les Égyptiens n'étaient pas chrétiens, les bouddhistes ne le sont pas. Ces hommes sont-ils moins dignes que nous pour croire en des dieux païens ? Je ne le crois pas, nous avons simplement besoin d'une cause, d'un maître qui nous dise quoi faire. Mais rassurez-vous j'en mettrai ma main au feu, nous sommes nos seuls maîtres…

Ah l'ancien soldat pouvait passer des heures à converser ainsi, à détruire le mythe du Christ, à critiquer ce Dieu tant aimé… Un jour il deviendra leur Dieu, il le savait. Pour peu qu'il soit un peu plus anormal et charismatique bien des fous lui voueront un culte. Or tous les hommes étaient fous, fous de vouloir être soumis… Chacun viendra à ses pieds demander son pardon afin d'assurer leur survie avant et après la mort… Se dirigeant vers le Christ le jeune homme posa son regard sur la croix. Cela faisait-il mal ? Très certainement, il n'avait jamais encore essayé cela. Peut-être voudrait-elle suivre le chemin de Jésus et supporter à ses côtés sa douleur ? Continuant ses interrogations il se tourna à moitié vers elle pour lui permettre d'observer son visage. Le reconnaîtrait-elle ? Il n'était pas si connu à Londres, seuls les bourgeois et quelques aristocrates se retournaient sur son passage pour le saluer. Asher était un grand de ce monde discret, peut-être était-ce de par son occupation de pianiste. La fixant intensément il finit par lui accorder un sourire.

- Certaines choses doivent parfois rester mystérieuses pour procurer de l'intérêt, de l'admiration et développer l'imagination. Exactement votre sauveur, le Christ a ressuscité devant vos yeux ahah ! Hélas ma chère, vous voir remettre vos secrets, votre tristesse et votre âme à un tel menteur me faisait bien trop mal au cœur. Les autres ne semblent voir que par Dieu, j'ose espérer que vous ne fassiez pas partie de ces ladies-là. Que l'on nous entende… dieu nous pardonnera !

Il lui fit un petit clin d’œil puis s'approcha de cette jeune femme. Son regard glissa le long de ses cheveux, suivit les courbes de son visage pour dévaler les vertigineuses rondeurs de son corps. Elle serait parfaite. Parfaite à toucher, à caresser, à torturer. Une magnifique créature. Il la déshabillait du regard et cela lui plaisait.

- Je ne le dirais pas si je ne le pensais pas My lady… Vos paroles-là sont bien fatalistes pour une jeune femme, ainsi l'homme est forcément égoïste ? Je dirai même plus, il est pathétique, faible, c'est une bien piètre créature. Les hommes se tuent déjà pour bien plus, je pense que l'un des plus beaux cadeaux que nous pouvons leur faire c'est de les achever, ils ne sont pas dignes de vivre. Ne m'incluez pas dans cette sphère, je n'apprécie guère être comparé à des créatures pires que les chiens. Vous et moi sommes différents je pense, du moins j'en suis certain pour moi… Tentons de nous élever au-delà des vices humains.

Lui baisant la main, ils procédèrent aux présentations avant de continuer leur discussion antéchrist. La religion était une plaie pour l'homme, Asher ne pouvait louer qu'une religion, celle de la Nature, de la Magie, du Surnaturel, de ce qui avait crée le monstre qu'il était devenu. Un monstre qui désirait s'approprier la foi des hommes, leur vie.

- Bien sûr mais il reste comme vous venez de le dire bien des mystères, des mystères qu'ils ne pourront peut-être jamais résoudre. Ce qui est fabuleux je trouve c'est notre capacité à trouver des mystères de la Nature, à en créer même ! A réfuter certaines lois physiques sans que l'on soit pour autant scientifiques.


Faisant mine de compatir il l'écouta avec attention. Quelle humaine naïve ! Elle semblait si touchée par son attitude, elle ne pouvait même pas s'imaginer les pensées qu'il nourrissait à son égard. C'était au summum de la perversité, du sadisme. Il la voyait déjà souillée, son corps déjà pourrissant et abîmé, son regard vide et les yeux presque crevée. Elle ne lui avait rien fait mais il nourrissait à son égard un amour meurtrier. Non le terme amour était trop fort, il voulait lui faire découvrir la douceur pour mieux la détruire. Oh oui Asher en souffrirait, cette si belle jeune femme avec l'aide de Swan pouvait signer la fin de son double. Il en avait besoin.

- Je ne vous juge pas, je ne me le permettrai pas, nous avons tous nos peines et nos soucis. Si vous avez besoin d'une oreille pour vous écouter sachez que je peux peut-être apaiser votre isolement. Vos domestiques ne sauraient véritablement vous aider puisqu'il existe toujours ce rapport de force elles se sentiraient obligée de vous faire aller mieux, votre Sauveur Antéchrist est peut-être mieux placé pour vous aider. Ne vous excusez pas voyons et puis vous savez en d'autres circonstances nous ne nous serions peut-être jamais parlé. Je suis plutôt un de ces hommes solitaires qui méprisent la nature humaine.

Il s'était rapproché une nouvelle fois et lui tendit sa main. Il vit son moment d'hésitation et s'impatienta intérieurement. Allait-elle donc vite se décider ? Il n'avait pas tout son temps à perdre pour elle. Lentement son autre main vint frôler sa joue. Si c'était de l'attention qu'elle désirait il allait lui en offrir. Tout pour mieux l'attirer, tout pour mieux la détruire. Il retira sa main comme si elle venait de le brûler et fit de son mieux afin de ne pas montrer son agacement.

- Pourquoi ne vous conviendraient-ils pas ? Ai-je été offensé ? Je les trouve à votre hauteur quoique non vous avez raison… Mes compliments ne vous arrivent pas à la cheville, aucun ne pourrait y arriver...

Il s'était penché vers elle afin de lui susurrer quelques mots, ses quelques mèches de cheveux venant chatouiller les joues de la belle. Il la laissa faire et plongea ses yeux métalliques dans les siens si clairs et lumineux.


- Vous avez peut-être raison, j'aime conquérir de nouveaux esprits, ceux de mes victimes pour assouvir ma soif intellectuelle. J'aime également découvrir la couleur de leur sang. Je suis le tueur et vous ma victime ce jeu vous convient-il ? Oui vous êtes imprudente mais cela montre votre liberté n'est-ce pas ?


N'hésitant plus il finit par la ramener dans ses bras. Elle devait croire en lui, croire en son amitié, en son affection, au fait qu'il ne soit pas comme les autres humains, Asher devait se montrer plus sensible, plus agréable, plus doux. Ses lèvres se posèrent tendrement sur sa joue et il laissa son souffle caresser la peau de la demoiselle. Laissant flotter sa bouche contre sa joue il raffermit sa prise lorsqu'elle le repoussa doucement mais accepta ce léger mouvement de recul. Elle était bien prude, cela sera un plaisir pour lui de tuer toute cette innocence en elle. Ses yeux la caressèrent délicatement. Son sourire se fit victorieux lorsqu'elle posa sa tête contre son épaule. Il glissa sa main dans ses cheveux puis la fit glisser lentement sur sa taille.


- Je ne peux que comprendre votre malaise face à une pareille situation d'autant que je suis un homme et vus une femme et que je vous suis tout à fait inconnu mais je pense qu'il faut parfois savoir accepter l'aide et l'affection lorsque les journées se font plus sombres, lorsque la vie et les moments se font plus durs et douloureux.

L'observant il lui adressa un sourire tout à fait charmeur et déposa un délicat baiser sur le dos de sa main :

- Me voilà ravi de me retrouver en une si charmante compagnie, je vous promets de rester votre sauveur jusqu'à nos adieux, une demoiselle telle que vous n'aura plus à s'inquiéter de sombres humains déambulant.

Ses yeux froids se posèrent sur le cierge d'où une lumière incandescente entrecoupée par des moments d'obscurité réchauffait le socle. Un papillon de nuit voletait près de la flamme. Il passa trop près. Le bout de ses ailes prit feu. L'ombre ailée s'éteignit et s'échoua dans la cire. Maintenant Shanoa contre lui il n'eut qu'à tendre la main pour qu'elle se retrouve au dessus du papillon. Il fit un geste léger et gracieux avant de fermer le poing. Lorsqu'il l'ouvrit le papillon lové dans sa robe de nuit s'envola par petit coup. Asher le regarda s'envoler. Il eut un sourire légèrement rêveur.

- Ici commence une nouvelle vie Mademoiselle.

Il ne parla plus du papillon, il ne lui avait montré qu'une infime partie de son pouvoir, sa magie de nécromancien. Gardant sa main logée dans la sienne il la fit sortir du monument religieux. L'air frais leur caressa le visage. La lune les illuminait et mettait en évidence leurs quelques reflets. Il le sentait, il y arrivait. Cela ne lui était jamais bien difficile de séduire une femme. Il en était persuadé, elle ne résisterait pas longtemps. Elle était faible, en manque d'attention. Il allait lui en donner... L'autre main du jeune homme se ferma.

Au loin le papillon qui goûtait à sa nouvelle vie sa nouvelle liberté ne put atteindre la belle lumière de l'astre. Son dernier battement d'aile se clôtura par une volée de cendre. Cette petite vie revint à son état précédent. Il n'était que poussière.


[HRP/ Fin du rp avec Asher suite dans "Danse Macabre"/HRP]


Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Signat11
La plupart des hommes flottent, misérables, entre la peur de la
mort et les tourments de la vie et ne veulent pas vivre et ne savent pas mourir.
Sénèque.


Dernière édition par Asher Rosebury le Sam 20 Mai - 15:01, édité 1 fois
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Lament of innocence [30/04/1842] [Asher, Shanoa] Icon_minitimeJeu 12 Jan - 18:05

Débattre avec le jeune homme la faisait dévier de ses tracas premiers. Il avait raison. Elle même ne croyait pas en Dieu mais devant toutes ses fatalités, elle n’avait pu que remettre en question son existence. Elle était seule porter ce fardeau. Tout ceci devait rester secret. Ludovik la prendrait pour folle si elle venait à tout lui révéler et elle ne pourrait plus le voir... Elle avait l’impression de hurler de détresse mais que seul l’écho de sa voix lui répondait. Mais il fallait croire que cet inconnu venu de nul part pointait les défauts visibles de la religion. Il était bien renseigné et utilisait les bons mots. Shanoa ne pouvait qu’acquiescer à ses propos. Mais si les vampires existaient et donc le mal par conséquence, pourquoi le bien n’existerait-il pas ? Dieu avait déchu les hommes et les avait condamné à vivre durement sur Terre. Pour certains chrétiens, Dieu est tellement furieux envers Adam et Eve qu’il refuse d’aider leur descendance. Mais alors à quoi cela servait-il aux croyants de prier pour des miracles si Dieu  reste sourd face à leur prière?

-Oh ?! Vous avez voyagé ?! Je vous avoue que je n’ai jamais quitté ce pays mais j’aimerais voir le monde au delà de la mer.
Personne ne veut la visite de la Mort Monsieur, mais nous sommes tous obligés d’affronter ce moment de notre vie. La Mort est l’ultime interrogation de notre existence. Bien des gens veulent être rassurés. Se dire que la dure vie est récompensée et le malfrat puni, la réincarnation suivant nos actes... tant de versions différentes de l’après-vie. Mais je comprends votre réflexion. Vous avez hélas encore raison mon cher...mais parler est une bonne façon d’extérioriser nos peines. Même si aucun Dieu ne m’entend, c’est un lieu de recueillement avant tout. j’avais besoin d’un lieu pour méditer, et je me suis emportée.
Dit elle en lui souriant tristement.

Face au rire du jeune brun, elle ne put cacher un sourire rieur.


- Mais cela marche bien n’est-ce pas ? Je suis certaine que les croyants et les pratiquants sont moins nombreux qu’ils y paraissent. Non.. la foi je l’ai perdue il y a longtemps... ce n’était qu’un acte idiot de ma part. Je veux juste que tout s’arrête, je veux simplement me reposer, souffler un peu. Si bien sûr, nous ne sommes pas contraint à se demander si ce que nous faisons est pêché. Ce mensonge à pourtant construit la société dans lequel on vit actuellement. C’est peut-être un grotesque mensonge, mais il a le mérite d’avoir perduré à travers les âges.
Non je ne pense pas qu’ils méritent moins que nous.Si vous le dites Monsieur, je veux bien vous croire, je ne voudrez pas que vous vous brûliez la main.


Converser lui faisait du bien. Cet homme aussi hérétique soit-il avait de très bons arguments et cela donnait lieu à un débat intelligent. Pourtant du même côté, ils avaient quand même des avis divergents sur certains points, mais la plupart étaient communs à leurs deux pensées.
Le bel homme laissa la lumière de la lune dévoiler son être, son visage si bien dessiné. C’était la première fois qu’elle voyait un homme aussi bien façonné. Elle avait pourtant croiser de beaux hommes durant les salons et soirées, mais elle n’avait jamais rien vu de tel auparavant. Son cœur se mit à battre plus fort lorsqu’il la fixa et elle ne pu détourner son regard. C’était comme si elle était attirée, happée par le sien. Il avait réussi à faire naître de la curiosité en elle. Elle voulait en connaître plus, en apprendre plus.
Affichant un sourire elle leva un sourcil :


- Je vois ça. Cependant, il est normal d’être sceptique face à un homme qui affirme posséder de grands pouvoirs. La plupart de ceux qui disent cela se retrouve à l’asile... Oh le Christ en personne et vous osez critiquer votre Père ?! Dit elle en lâchant un rire amusé.
Vous êtes le premier à vous soucier de mon état mon cher, la plupart des personnes passent devant vous et rient de votre désarroi sans en connaître l’origine.  Je crois que notre conversation vous a montré dans quel camp je suis. J’espère ne pas vous avoir donné cette impression cela serait aller contre mes principes, mais cela voudrait aussi dire que je suis bonne comédienne.

Face à son clin d’oeil, Shanoa se mit à rougir. Il était imposant de par sa grande taille et son regard était si intense, si troublant. Était-ce sa couleur naturelle. Un gris comme cela existait -il ?


- Ce n’est que ce que j’ai pu constater par moi-même. Personne n’est totalement altruiste. Un ouvrier gagnant son dû ne va pas distribuer ses biens, il pense à lui et à sa famille. Les hommes sont différents, il y en a de plus faible que d’autres. Cela reviendrait à vouloir détruire l’humanité. Or même si nous pouvons dénigrer la majorité, il reste une minorité qui mérite de vivre qui se bat pour des choses justes, pour des convictions louables. il ne resterait que peu de monde si on exécutait votre méthode. Rien ne peut être parfait. Veuillez me pardonner dans ce cas. j’ai l’impression d’être différente c’est vrai... je n’arrive pas à penser comme les autres. J’arrive à me fondre dans leur mentalité mais je n’y suis jamais restée.

Le regardant avec un sentiment de réconfort, elle lui parla de sa solitude et fut gênée de paraître aussi peu heureuse. On disait souvent que le premier effet est ce qui reste gravé dans la mémoire d’une personne. Elle ne voulait pas qu’il se mette à croire qu’elle était tout le temps comme cela, Elle pouvait s’amuser, il ne lui manquait que des amis, des personnes avec qui partager ces moments. Asher était vraiment attentif, il lui prêtait attention. Tout comme Ludovik en l’écoutant jouer du violon et en lui ayant montré la vue du haut de St Paul. Mais là c’était différent, il parlait d’une manière franche, une manière que Shanoa aimait. Elle en était fascinée.  Baissant la tête et rougissant, elle lui répondit :

- C’est aimable à vous vraiment. Mais je ne veux pas vous lasser avec mes peines. Elles ne sont guère joyeuses et vous vous ennuierez très vite croyez moi. C’est exact, même si je fais en sorte que cette hiérarchie, cette barrière  ne se voit qu’ peine quand je suis seule avec elles. Elles sont là depuis toujours et j’aime leur compagnie, mais je sais qu’elles mentent parfois pour que je me sente mieux. Je ne peux leur en vouloir. Oui c’est vrai, mais je n’aime pas qu’on puisse me voir pleurer. Je suis le genre de femme à cacher sa tristesse à ne pas trop montrer mes émotions. Je pourrais en dire autant quoique j'aime m'entourer de compagnie plaisante.


Regardant cette main tendue, elle ne savait que faire. Malgré leur points communs et cette complicité, elle doutait, se méfiait. Elle frissonna lorsqu’il caressa sa joue mais retira sa main en baissant son minois gêné.
-  Il y a d’autres femmes plus belles que moi mon cher je vous assure.
Ayant un petit rire timide elle releva son visage pour le regarder en se mordant la lèvre
-  c’est bien gentil de votre part. j’accepte vos compliments pour vous faire plaisirs. Le dites vous à toutes les femmes que vous croisez ?

L’écoutant ses yeux couleur saphir regardant droit devant elle, la jeune aristocrate se mit à rire et elle remis hésitante une mèche de la chevelure d’Asher derrière son oreille. Pourquoi était-elle troublée à ce point ? Elle était incapable de faire cesser les battements de son cœur qui ne faisaient que d’augmenter la cadence. Elle espérait que cela ne s’entendait pas dans le silence de l’abbaye.
Le regard cette fois-ci malicieux, elle laissa ses prunelles et ses yeux fins se plonger dans ceux du jeune homme.


- Oh vraiment ?! Et bien maintenant que je connais votre véritable nature, je pourrais vous empêcher de me tuer, cela me convient. Il montre aussi que je suis vulnérable, cela pourrait donner des idées à certains. Mais j’aime la nuit l’ombre se fait plus grande autour de nous, il m’est plus facile de me cacher.

Déboussolée par la réaction d’Asher, elle frissonna de nouveau en sentant le souffle chaud contre sa joue. Un désir de goûter à ses lèvres la prit. Non, elle devait rester maîtresse d’elle-même. Elle ne devait pas céder aussi facilement. Son cœur battait à toute allure cette fois-ci. Impossible de le faire baisser de rythme. Revoyant la scène avec Ludovik, elle ne put rester comme cela. Mais bizarrement le jeune brun ne semblait pas être gêné. Savait-il qu’elle en avait besoin ? De se sentir dans les bras de quelqu’un, d’avoir une épaule sur laquelle se poser ? Shanoa avait l’impression qu’il pouvait tout lire en elle, deviner ses envies et les exaucer. Reculant un peu elle s’excusa mais face à ses bras, elle se décida à accepter. Posant son visage angélique sur son épaule, elle inspira profondément et goûta à son parfum exquis. Elle se laissait aller contre lui. Elle se réchauffait dans ses bras. Apaisée, presque soulagée elle se sentait légère. n’ayant pas l’envie de le repousser pour l’instant elle le laissa faire et c’était si plaisant.
Mettant un main sur son épaule elle ajouta :

-  Il y a de cela, mais j’ai voulu faire pareil à un ami et il m’a fait comprendre quelle était ma place et j’étais gênée pour lui. j’ai culpabilisé. Vous ne m’êtes plus tout à fait un inconnu maintenant après notre petit débat. c’est aussi mon avis...Mais il y a des combats qu’il faut savoir mener seul. Vous êtes si doux, si compréhensif...

Face à cet nouvel appel, la jeune femme  à la chevelure de jais mit cette fois-ci sa main dans le creux de celle de son sauveur avec un sourire après ce bref repos. c’était comme s’il avait fait disparaître ses problèmes. Se mordant la lèvre elle lui fit une révérence et afficha un sourire radieux. On pourrait croire qu’il s’agissait d’une autre personne tant son visage était illuminé de joie et de vie.

- Je vous retourne le compliment mon ami. Alors pourvu que nos adieux soient le plus tard possible.

Le Regardant faire Asher, Shanoa se mit à observer ses faits et gestes et tourna le regard avec de l’admiration vers son visage concentré sur ce qu’il faisait. Voyant le miracle se produire, elle fut surpris et ses yeux se remplirent de curiosité ardente. Observant le papillon s’envoler elle lui murmura  en se penchant vers lui ne quittant pas l’insecte.

- Je vous crois à présent. J’espère qu’elle sera meilleure que l’ancienne... »


Elle n’avait de yeux que pour lui. Il avait vraiment des pouvoirs, celui de faire renaître. Il l’avait fait en quelque sorte pour elle. Elle se sentait vivante, revivre. Elle semblait avoir plus de liberté avec cet homme sculpté comme un dieu grec. Il n’appliquait pas à la lettre toutes les conventions et c’est ce qui plaisait à l’aristocrate. Dehors, l’air y était frais comme chaque année, et elle se contracta pour avoir plus chaud. Elle ne cessait pas de jeter des coups d’oeil à Asher et son sourire ne s’était pas effacé.
Est-ce trop tôt pour parler d’amour ? Oui elle ne le connaissait à peine et pourtant c’était comme s’ils se connaissaient depuis des années et que cette rencontre n’était que des retrouvailles. La lune était le seul témoin indiscret de cette rencontre fortuite. Malgré son sourire, elle était sur ses gardes. Existait-il vraiment un homme comme ceci ? Aussi gentil, aussi beau, aussi délicat avec une femme ? Un homme presque parfait ? Avant ce jour elle n’en avait jamais vu. Peut-être était-ce vraiment ce qu’il voulait ou bien n’était-ce qu’un piège pour l’affaiblir ? Seul l’avenir pourra le dire mais pour l’instant, elle voulait profiter, s’émanciper, s’évader. Derrière ce petit bout de femme se cachait une battante. Elle avait tout perdu mais difficilement elle s’était relevée  là où tant d’autres se seraient laissés dépérir et mourir. Se battant pour une cause qu’il lui semblait juste, c’était devenu son but principal. Chasser les créatures de la nuit. Mais son cœur voulait avoir de la compagnie et celle  Asher en était une des plus agréable.

[HRP] Fin du RP avec Shanoa, suite dans Danse Macabre[/HRP]


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